L'ancien chef de gouvernement avait regretté dans un message «la situation de division entre militants et cadres dans laquelle se trouve le FLN». L'ancien secrétaire général du FLN et ex-ministre d'Etat, Abdelaziz Belkhadem, explique l'objectif de son dernier message adressé, en début de semaine, aux membres du mouvement de redressement du parti. Interprété comme étant le début d'une action visant à lui permettre de reprendre les rênes du FLN, Abdelaziz Belkhadem estime qu'il n'en est rien. «Cela n'a rien à voir. Mon message vise à préserver la cohésion du parti», nous a-t-il déclaré lors d'une courte conversation téléphonique, tout en refusant de s'étaler sur le sujet. Dans son message, rappelons-le, l'ancien chef de gouvernement a regretté «la situation de division entre militants et cadres dans laquelle se trouve le FLN». «Le terrain du combat pour se réapproprier le FLN, le remettre sur la bonne voie et sa conviction politique novembriste, est un grand champ que personne d'entre nous ne doit contrôler sans l'autre», avait-il écrit. S'adressant aux deux ailes du mouvement de redressement, conduites respectivement par Abderrahmane Belayat et Layachi Daadoua, Abdelaziz Belkhadem appelle à l'union : «Nous ne pouvons imaginer de victoire pour les militants alors que le Front est divisé entre le moudjahid et ex-ministre Abderrahmane Belayat et Monsieur Laayachi Daâdoua, dans une conjoncture rongée de complots et de coups contre le parti des martyrs, véritable locomotive de l'Etat algérien.» Pour certains observateurs, ce message est clair : Abdelaziz Belkhadem se positionne «comme le leader de la contestation contre l'actuelle direction du FLN» et par conséquent «il se prépare à récupérer les commandes du vieux parti». Comme Abdelaziz Belkhadem, Abderrahmane Belayat et Layachi Daadoua affirment que «l'objectif de leur lutte n'est pas la désignation du futur secrétaire général du FLN. Le but est de pousser Amar Saadani vers la porte de sortie». «J'ai rencontré M. Belkhadem après la diffusion de sa lettre. Il n'est pas d'accord avec ce qui se passe au sein du parti. Mais son message ne s'adresse pas à moi. Il parle à l'autre partie (responsable de la commission de redressement du parti Layachi Daadoua, ndlr). C'est un désaveu pour elle», dit-il. Pour Abderrahmane Belayat, le mouvement du redressement est engagé dans une bataille juridique visant l'annulation du 10e congrès du FLN et le retour à la situation prévalant avant le 30 août 2013. «On ne lutte pas pour le retour d'une personne, mais pour redonner au comité central du parti ses pouvoirs», assure-t-il. Un procédé que ne partagent pas Layachi Daadoua et son groupe. Affirmant que Abdelaziz Belkhadem souhaite «concilier les deux ailes», le chef de file de la commission nationale pour le redressement du FLN, créée le 13 juillet dernier, ajoute qu'«il est irrationnel de passer par la justice pour destituer l'actuel secrétaire général du parti». «Nous, nous avons dit qu'il faut s'adresser au président de la République qui est président du parti. C'est le seul qui puisse mettre fin aux dérives de l'actuel secrétaire général. La balle est désormais dans son camp», soutient-il. «La question concernant le poste du secrétaire général reste une affaire de militants», ajoute-t-il.