Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a exprimé hier la position de l'Algérie sur la volonté du royaume chérifien d'intégrer l'UA sous conditions. Abdelkader Messahel, ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, a exprimé hier la position de l'Algérie sur toute volonté d'intégrer l'Union africaine (UA). La réponse s'adresse bien entendu au Maroc — même si ce pays n'est pas cité — , qui a récemment émis la volonté d'intégrer l'organisation en posant certaines conditions. Lors de l'émission «Invité de la rédaction» de la Chaîne 3 de la Radio nationale, le ministre a laissé entendre que le royaume chérifien avait émis des conditions pour son retour au sein de l'UA. «Un pays ne peut pas demander son adhésion à l'UA avec des conditions. Concernant ces conditions, certains parlent de la suspension de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). A aucun moment l'acte constitutif (de l'UA) ne parle de cela (suspension)», a répondu M. Messahel à une question de la journaliste. Pour le ministre, seul un changement anticonstitutionnel peut justifier la suspension ou le gel de la participation d'un pays au sein de l'UA. «Vous voulez rentrer, vous rentrez, mais sans condition. Il n'y a pas de condition, ni de gel, ni de retrait, ni de suspension. La suspension ne se fait que dans un seul cas, c'est lorsqu'il y a changement anticonstitutionnel dans un pays.» «L'UA a ses critères. Il y a adhésion d'un Etat. Il n'y a pas retour», a ajouté le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes. «Quand on adhère à une organisation, on doit adhérer en partant de ses principes qui sont les fondamentaux et les fondements de cette organisation. Tout Etat africain — et cela c'est l'acte constitutif de l'UA qui le stipule — peut demander son adhésion qui doit se faire selon des critères établis par l'acte constitutif lui-même», a encore expliqué M. Messahel. «Si cette demande reçoit l'accord de 28 pays (majorité simple), ce pays est admis, mais sans condition», a encore rappelé le ministre. Questionné sur une éventuelle demande de soutien faite aux Algériens par le Maroc pour appuyer le retour du royaume chérifien au sein de l'UA, le ministre a botté en touche et a rappelé que l'envoyé spécial était porteur d'un message du roi du Maroc au président Abdelaziz Bouteflika.