L'ouverture à partir d'aujourd'hui de la 9e édition du Festival international d'Oran du film arabe (FIOFA). Jusqu'à mercredi prochain, des hommages et des projections sont programmés. La course pour le Wih d'or est lancée ! Le 9e Festival international du film arabe (FIOFA) débute ce soir à partir de 19h au Théâtre régional Abdelkader Alloula. C'est donc un retour au centre-ville. L'ouverture officielle de plusieurs précédentes éditions a été organisée au centre des conventions Ahmed Ben Ahmed de l'hôtel Le Méridien à l'ouest d'El Bahia. Le tapis rouge sera déroulé pour les stars arabes du cinéma et de la télévision. L'équipe de Brahim Seddiki, commissaire du festival, a invité, entre autres, les Egyptiens Farouk Al Fichaoui, Safia Al Omari, les Libanais Nicole Saba, Pamela El Kik et Youssef El Khal, les Syriens Ayman Zidan, Soulaf Fawakhardji et Najdat Anzour, les Franco-Algérien Samy Naceri et les Tunisiens Abeil Jafri et Souhir Ben Amara, la Syro-Palestinienne Nisreen Tafesh, le Marocain Rachid El Ouali… «Nous avons invité quelques têtes d'affiche pour la cérémonie d'ouverture que nous voulons simple et efficace. Un petit spectacle chorégraphique pour commencer, ensuite les interventions officielles, dont celle du ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, puis présentation des jurys, des films en compétition et des hommages», a précisé Mohamed Allal, directeur artistique du festival. Les hommages seront rendus à Yacef Sâadi à l'occasion du 60e anniversaire du film La Bataille d'Alger, de l'Italien Gilo Pontecorvo, qui sera projeté durant le festival, et à Mohamed Slim Riadh à titre posthume. Le réalisateur de Le vent du Sud (1975) et de Hassan Taxi (1982) s'est éteint le 29 juin 2016 en France où il a été enterré. Boualem Bennani, qui a interprété le rôle principal dans le film Omar Gatlato, de Merzak Allouache, sera également honoré. Le festival d'Oran a décidé de célébrer les 40 ans de l'un des films les plus marquants de l'histoire du cinéma algérien lors d'une cérémonie spéciale le 26 juillet à 10h30 à la salle Es Saada, en présence de l'équipe du long métrage. Omar Gatlato a fait l'objet récemment d'une restauration et d'une numérisation à l'initiative du Centre national du cinéma et de l'audiovisuel (CNCA). Les récents films de Merzak Allouache seront également projetés durant le festival comme Le repenti, Les terrasses et Madame courage. Selon Mohamed Allal, la bande annonce du film d'ouverture, Bill, du Britannique Richard Bracewell, sera présentée pour introrduire le petit programme consacré à William Shakespeare à l'occasion des 400 ans de sa mort. Richard Bracewell et son équipe seront présents, le samedi 23 juillet à 10h30 à la salle Maghreb pour l'avant-première arabe de Bill, une comédie d'aventure sur «une période inconnue» de la vie du dramaturge et poète anglais avant la gloire. L'auteur de Roméo et Juliette avait voyagé de Straatford-upon-Avon, la ville de sa naissance, vers Londres, en quête de fortune. Le jeune William, joueur de luth raté, fera de drôles de rencontres durant ces années peu explorées par les historiens. Deux autres longs métrages, inspirés de l'œuvre de l'auteur de Hamlet, sont au programme également : Much ado about no thing, de Kenneth Branagh (1993) et Richard III, de Richard Loncraine (1995). Ces deux fictions seront projetées à la salle Es Saada (ex-Colisée), réservée aux films hors compétition et aux hommages. Les douze longs métrages en compétition seront présentés à la salle Maghreb (ex-Régent), située sur la rue Larbi Ben M'hidi, tous les jours à partir de 15h et jusqu'à 23h. Les couleurs algériennes seront défendues par trois fictions : Le puits de Lotfi Bouchouchi, L'ombre et la lanterne, de Rim Laredj et La route d'Istanbul, de Rachid Bouchareb. Rim Laredj, fille du romancier Waciny Laredj, est à son premier long métrage. Cinéma offensif La compétition officielle débutera avec la projection en avant-première algérienne de Eclipses du Tunisien Fadhel Jaziri, suivi du Silence du berger, de l'Irakien Raad Mchatet. La Syrie sera représentée par deux récentes productions, Elle est mortelle et se dissipe, de Najdat Anzour et En attendant l'automne, de Joud Said. Le film de Najdat Anzour, qui rebondit sur la forte actualité syrienne, sera projeté en avant-première arabe. Le cinéma palestinien sera dans la course à travers l'intriguant Al Médina, du Palestino-Danois Omar Shargawi. En compétition figurent aussi, A mile in my shoes, du Marocain Said Khallaf, Kteer Kbir, du Libanais Mir Jean Bou Chayâa, Nawara, de l'Egyptienne Halla Khalil et Partir au paradis, de l'Emirati Saeed Salmeen Al Murry. Supporté par le Festival international de Dubaï et par plusieurs fonds de soutien, le cinéma émirati est le plus offensif actuellement dans la région du Golfe. Douze films en tout sont en course dans la section des longs métrages. Le même nombre est retenu pour la compétition officielle des courts métrages. Là aussi, la palette est variée où il est possible de faire des découvertes et, probablement, d'avoir des surprises. Citons, pêle-mêle, Le marchand du temps, de la jeune Omanaise Rokia Salem Al Wadhadhi, Ghasra, du Tunisien Jamil Najaar, Al Qari, du Saoudien Mohamed Selmane, Chaud et sec en été, de l'Egyptien Chérif Al Bandari, Nos souvenirs, des Algériens Farid Noui et Walid Benyahia ou Jwan, de l'Irakien Ali Aljabri. Sont attendus à Oran, Kindil Al bahr, de l'Algérien Damien Ounouri, Avec ton âme, du Libanais Karim Rahabani, Le jour de l'Aïd, du Marocain Rachid El Ouali e Ave Maria, du Palestinien Basil Khalil. Présenté lors de la Quinzaine des réalisateurs au dernier Festival de Cannes, Kindil al bahr sera projeté à Oran en avant-première nationale le 23 juillet à la Cinémathèque où seront présentés les courts métrages et les documentaires en compétition. Fi Rassi rond point, de Hassen Ferhani et Rêveries de l'acteur solitaire, de Hamid Benamra, sont dans la liste des dix documentaires en course pour le Whir d'or pour le compte de l'Algérie. Parmi les autres films sur la ligne de départ, on peut citer Raja bent el mellah, du Marocain Abdelilah Eljaouhary, Nous n'étions jamais des enfants, de l'Egyptien Mahmood Soliman, Perpétuité ouverte, du Palestinien Fayek Jerada et Emir Abdelkader, du Tunisien Akram Adouani. Selon Brahim Seddiki, le comité de sélection a fait un choix entre 400 films reçus. «La plupart des films sont marqués, par les drames et les douleurs actuels du monde arabes. Il y a de la noirceur et de la tristesse mais également des appels pour plus de droits notamment pour les femmes», a-t-il relevé. Un «pont vers Constantine» est une section spéciale qui a été créée pour présenter au public oranais trois fictions produites à la faveur de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 201 » : Lalla Zbida oua Nas, de Yahia Mouzahem, El Boughi, de Ali Aissaoui et Le patio, de Sid Ali Mazif. Ces films sont programmés en soir à la salle Es Saada. Une projection spéciale est prévue le 25 juillet à 10h30 à la même salle du nouveau film du Syrien de Abdellatif Abdelhamid Moi, toi, ma mère et mon père en présence du réalisateur. Bila Houdoud à l'honneur Le programme hors compétition comprend aussi des longs métrages tels que Good luck Algeria, de Farid Bentoumi, Certifié Halal, de Mahmoud Zemmouri, Mascarades, de Lyès Salem, Zabana, de Saïd Ould Khelifa, Colonel Lotfi, de Ahmed Rachedi et Hors-la-loi, de Rachid Bouchareb. Certains films seront projetés en open space à la faveur des soirées estivales. La durée du festival a été réduite en raison de restrictions budgétaires liées à la politique d'austérité adoptée par le gouvernement après la chute des recettes pétrolières en raison de l'effondrement des cours du brute. Le budget du Festival est de 120 millions de dinars. Les organisateurs comptent également sur l'apport d'une douzaine de sponsors, dont l'ONDA, l'ANEP, l'ENAG, l'ENTV, l'AARC et le CNCA. Le secteur économique privé est peu présent dans le soutien du festival pour des raisons encore inexplicables et qui amènent une série de questions : les chefs des entreprises privées s'intéressent-ils à la promotion des arts ? Ont-ils une idée sur le sponsoring culturel ? L'Etat ne devrait-il pas trouver des formules souples pour faciliter l'appui des activités culturelles par les opérateurs privés ? Des questions qui s'imposent au moment où le secteur de la culture en Algérie semble être l'unique et principale victime des choix de l'austérité. Le 9e Festival international du film arabe a laissé un petit espace aux débats et à la réflexion à travers une rencontre autour du slogan de cette présente édition : «L'autre dans le cinéma». Le thème fera l'objet les 24 et 25 juillet d'une rencontre au niveau du Théâtre régional d'Oran (à partir de 10h30) chapeautée par le romancier Samir Kacimi soutenu du poète Bouzid Harzallah. L'Egyptien Ahmed Majdi Hmam analysera l'image de l'autre à partir du long métrage palestinien Omar, de Hany Abu Saâd (2013), le Marocain Mohamed Abed évoquera «la reproduction de la voix de l'autre» dans le cinéma au Maroc, le critique algérien Nabil Hadji reviendra sur les formes de présence de l›autre dans le cinéma algérien. La comédienne algérienne Rym Takoucht sera invitée à faire un témoignage sur sa propre expérience. Les organisateurs du festival ont programmé également des hommages au cinéaste syrien Nabil El Maleh (disparu cette année) et à l›équipe de la série humouristique Bila Houdoud (Sans frontières). Le trio Mustapha, Hazim et Hamid seront présents le 26 juillet à 14h, au Théâtre régional d'Oran, pour être honorés pour tout ce qu'il fait sur le plan artistique durant une période difficile. Produite à Oran, Bila Houdoud avait fait le buzz durant les années 1990, les années de la violence.