La forêt Sahel de Zemmouri a tout pour devenir un parc d'attractions et de loisirs. Cet espace, qui s'étend sur une superficie de 1000 hectares, est couvert par un écosystème floristique unique en Algérie. Parsemé de pins d'Alep et maritimes, ce patrimoine mérite autant d'égards et d'attention de la part des pouvoirs publics. Cette forêt, qui longe la Méditerranée sur 4km, est considérée comme le poumon de la région. Elle abrite également l'hippodrome de Zemmouri et 295 bungalows de l'EPLF. Des promeneurs, des sportifs et des familles en quête d'air pur s'y rendent à longueur d'année pour se rafraîchir et fuir le brouhaha et le stress de la ville. «Je viens régulièrement en compagnie de mes enfants et mes collègues ici. La fraîcheur et la tranquillité des lieux sont un remède pour l'esprit et le corps», dira Abderrezak, un enseignant en histoire-géographie dans un lycée à Boumerdès. Accompagné de collègues de travail, Abderrezak regrette que l'endroit ne soit pas doté de structures d'accueil et autres commodités, telles que les espaces de jeu pour enfants. «C'est nous qui préparons les repas que nous consommons sur place. Car il n'y a que deux petites cafétérias et un fast-food ici. On ramène un barbecue et tout le nécessaire pour faire de ces retrouvailles un moment de partage inoubliable», enchaîne-t-il. Hormis le complexe touristique Adim et le camping le Bivouac du cavalier, ce lieu de distraction ne compte aucune autre structure d'accueil. Les projets de centres de vacances et les hôtels projetés au début des années 1980, sont tombés à l'eau après l'avènement du terrorisme. Malgré l'amélioration de la situation sécuritaire, la réalisation de ces infrastructures n'est pas pour demain. «Le terrorisme est un vieux et mauvais souvenir. Au début des années 1990, des centaines de militants du FIS viennent ici pour s'entraîner. A l'époque, personne ne s'y aventurait. Même les services de sécurité boudent ces lieux, de crainte de tomber dans une embuscade des groupes armés», se rappelle Adlène, un jeune de Zemmouri, qui faisait du footing sous les arbres ombrageux de la forêt. Aujourd'hui, la situation a changé. Le flux de familles, d'estivants et de simples promeneurs va en grandissant, notamment durant les week-ends et les périodes de vacances scolaires. «C'est la peur d'être agressé qui hante les visiteurs, notamment durant la soirée, car les gens étrangers à la commune ne savent pas qu'il y a une unité de la gendarmerie sur place pour garantir la sécurité des visiteurs», explique Adlène, ajoutant que même les équipes de foot-ball des divisions inférieures viennent parfois s'y entraîner. Outre le manque d'espaces de loisirs, cette magnifique forêt a subi plusieurs actes d'abattage et de défrichement qui ont vu la superficie de son couvert végétal se rétrécir de plusieurs hectares durant ces dernières années.