La capitale manque de stratégie globale. Dans plusieurs secteurs d'activité, les dysfonctionnements sont de plus en plus apparents. Prenons le cas de la gestion des déchets urbains. Si à Alger intra-muros, c'est à la compagnie publique Netcom qu'incombe la tâche de collecter les déchets ménagers et de les acheminer vers les décharges publiques, dans plusieurs villes de banlieue, cela est à la charge des communes. Avec des moyens souvent dérisoires, celles-ci ont du mal à venir à bout de l'insalubrité. Et elles sont nombreuses ces communes, puisque Netcom ne couvre en réalité que 26 communes sur les 57 de la capitale, bien que le chiffre officiel avancé, il y a quelques jours par le ministre de l'Intérieur, soit de 30 communes desservies par Netcom. Soit la moitié des communes d'Alger. Mobilisant au total 3400 agents, Netcom fonctionne, dans son champ d'intervention, à plein régime (24h/24). Elle collecte entre 1550 à 1600 t d'ordures ménagères par jour durant l'été et entre 1350 et 1400 t/j en hiver. Dans le cadre d'un financement de la Banque islamique de développement (BID), cette compagnie a été renfoncée par 140 véhicules de collecte de déchets. Quant aux communes de banlieue, elles ont bénéficié dans le cadre du projet de renforcement et de prise en charge de l'hygiène publique par les communes, engagé par le ministère de l'Intérieur, de 293 équipements dont 16 bennes-tasseuses, 9 camions de 5 t chacun, 28 tracteurs-remorques, 27 dumpers, 67 camions-citernes, 67 citernes, 43 motopompes et 14 aspirateurs de boue. La wilaya a bénéficié aussi de 22 autres équipements liés toujours au nettoyage. Pourtant l'insalubrité existe d'une manière accentuée dans les communes de banlieue. A quoi cela est-il dû ? A Alger intramuros comme nous l'avons souligné, Netcom fonctionne H 24. En plus des navettes de nuit, les camions de Netcom assurent le nettoyage même durant la journée. Parfois 4 à 5 reprises causant des désagréments à la circulation routière. Et, pourtant ceci, n'est pas faisable si l'on nous compare aux capitales développées où le nettoyage se fait uniquement la nuit. Passons ! Ainsi, si l'insalubrité persiste toujours dans les communes de banlieue, cela est dû au fait que le parc communal est mobilisé les matinées seulement contrairement à Netcom. Et compte tenu de la crise de civisme qui touche des pans entiers de la population, il est à imaginer les conséquences. Pis, avec 293 équipements, tous types confondus, on est bien loin de couvrir tous les besoins de ces communes de banlieue qui - précisons-le - abritent le plus grand nombre d'habitants. N'est-ce pas donc urgent de mettre en place une stratégie globale de lutte contre l'insalubrité qui prendrait en considération la densité démographique et les moyens financiers des communes. C'est assurément l'une des priorités du nouveau wali d'Alger.