Nous, moudjahidate et moudjahidine soussignés, combattants de la Grande guerre nationale au sein de la glorieuse Armée de libération, sous la bannière unique et unifiée du Front de libération nationale, dénonçons avec la plus grande vigueur le sort réservé au FLN, par l'aventurier Amar Saadani et sa camarilla de baltaguis. Notre démarche est politiquement absolument désintéressée. Elle ne vise aucun autre objectif que celui de rendre à ce sigle son honneur flétri et sa dignité foulée aux pieds par une clique de combinards sans vergogne. Des prévaricateurs et trafiquants de tous poils, conglomérés autour d'un secrétaire général, tiré d'un marigot grouillant d'affairistes et de mercantis moralement impurs, socialement indélicats, économiquement véreux et politiquement immoraux. Par la ruse, la corruption, à travers des canaux fangeux, ils ont pénétré le corps même de ce parti pour le vider de sa substance vitale et l'infecter au point d'en faire un instrument de réalisation de leur inavouable «bizness». Leur objectif : pomper dans les ressources financières de l'Algérie le maximum qui puisse être puisé et pendant un maximum de temps. Etablir des liens avec l'étranger de sorte à s'assurer dans l'impunité et l'immunité une retraite paisible, quiète à l'abri de toute poursuite dans une capitale en vue. Leur méthode : la concussion, la déprédation, les pressions et la menace. Sûrs de leur bon droit, pour concrétiser leurs plans prévaricateurs, ils mettent à profit toute la mécanique de l'administration nationale et de la gestion de l'économie. Ils recourent pour cela à la capillarité, du FLN et sa représentation à tous les échelons des structures étatiques depuis les communes, jusqu'aux plus hauts niveaux de la représentation nationale. Nous, les moudjahidate et les moudjahidine, tout en invoquant la fraternité qui nous unissait au Front dans la lutte pour l'indépendance, déplorons cette collusion entre le monde de l'argent et celui de la politique qui ont conduit à l'intoxication de l'Etat. Mostefa Ben Boulaïd avait mis les modestes revenus de ses autobus au service de la cause et du FLN. Didouche Mourad avait demandé à son père d'avancer le partage de son maigre héritage pour qu'il le mette à la disposition de la lutte. Ceux qui trahissent l'esprit du Front trahissent la mémoire de ces pères fondateurs. Nous, les moudjahidate et les moudjahidine, tenus par le serment aux martyrs, unis par la fraternité d'arme, regroupés dans la communauté de destin de notre nation et de l'Etat national sacré, un et indivisible, appelons tous les moudjahidine qui ont répondu à l'appel du Front, quand le destin a frappé à leur porte, à se joindre à nous pour crier qu'il est grand temps que le FLN soit libéré de ses dangereux spoliateurs pour qu'il se s'imprègne de nouveau des principes qui sont les siens et qui ont guidé la marche victorieuse du peuple algérien. Aussi, nous, signataires de cet appel, nous réclamons au nom de ce tout qui nous a menés sur les chemins de la liberté, sous la bannière du FLN, le départ immédiat et inconditionnel de Saadani et de sa bande. Ceci afin de le restituer dans les formes démocratiques, sans immixtion extérieure, à ses militants sincères et dévoués, des hommes de conviction qui incarnent une aspiration partagée. Le FLN historique est le patrimoine de tout le peuple algérien. S'il continue à vivre en tant que parti politique, il est souhaitable qu'il le fasse dans le respect des grands principes moraux qui ont présidé à sa fondation. En d'autres termes que les hommes qui le dirigent soient des exemples de probité. Nous, les moudjahidate et les moudjahidine soussignés, demandons l'approbation et le soutien de tous nos frères mais aussi de tous les patriotes authentiques qui placent l'Algérie au-dessus de tout. Signataires - Cherif Abdelmadjid - Mohamed Abdelmoula - Ouali Aït Ahmed - Le Commandant Azzedine - Abdelkader Belarbi - Zohra Drif-Bitat - Meriem Benhamza - Abderahmane Cherif-Meziane - Mouloud Dehlal - Habib Guerfi - Djilali Guerroudj - Mahfoud Rachedi - Hocine Senouci - Saadi Yacef