Quelles sont les chances de médailles pour l'Algérie à Rio ? Aux Jeux olympiques, ce sont toujours les disciplines d'athlétisme, de boxe et de judo qui ont donné satisfaction. Cette fois aussi, les chances de médailles reposent sur le champion olympique du 1500m, Taoufik Makhloufi, sur Larbi Bourrada et sur le boxeur Mohamed Flissi. Incontestablement, ces athlètes ont les capacités de monter sur le podium. La qualification aux JO de Rio des athlètes de tir, voile, haltérophilie, etc. parmi les meilleurs spécialistes mondiaux constitue déjà une performance. Depuis la belle des moisson de médailles aux JO de Sydney 2000, l'athlétisme algérien n'arrive pas à se hisser sur le plan mondial, même si Makhloufi a été sacré à Londres en 2012. A quoi est due cette régression ? Les raisons de la régression de notre athlétisme sont visibles et tout le monde les connaît. Je tiens à le rappeler qu'à mon époque difficile, il y avait au moins 30 000 licenciés, et aujourd'hui juste 4000. Un chiffre loin d'être encourageant. La preuve, nos cadets et juniors sont loin du niveau international, notamment dans le demi-fond. J'ai le sentiment qu'on ne fait aucun effort pour promouvoir l'athlétisme à travers le pays. Il faut une bonne politique pour ramener les jeunes des établissements scolaires ou des quartiers pour pratiquer l'athlétisme. 24 années après, presque jour pour jour, parlez-nous de votre médaille d'or décrochée sur 1500m à Barcelone en 1992 ? J'avais une grande motivation pour remporter le titre olympique sur 1500m à Barcelone, juste après la médaille d'or obtenue aux Mondiaux d'athlétisme de Tokyo en 1991. Le sacre historique restera gravé, car ce fut la première médaille d'or dans l'histoire du sport algérien en pleine décennie noire. Je ne le répéterai jamais assez : ma médaille d'or a donné une bouffée d'oxygène à toutes les femmes algériennes. Au-delà de ma consécration en Espagne, j'ai signé une grande performance sur 1500 m (3'55''30). Un record des Jeux olympiques qui reste difficile à battre. On verra si ce record sera pulvérisé à Rio. Etes-vous pour ou contre les sanctions infligées aux athlètes russes pour dopage suite au rapport de l'Agence mondiale antidopage (AMA) ? Je suis pour la sanction des athlètes russes, mais pas collective. Il faut traiter cette affaire de dopage au cas par cas. Il ne faut pas priver de participation ceux qui n'ont pas été impliqués dans ce scandale. Il faut éviter le désordre. En tant que membre exécutif du Comité olympique algérien, serez-vous présente à Rio ? Non. Pour des empêchements professionnels, je ne me rendrai pas au Brésil pour assister aux JO. En revanche, en qualité de membre exécutif du COA, j'ai apporté mon soutien aux anciens médaillés olympiques algériens afin d'assister aux Olympiades de Rio.