L'association Errachidia, qui avait célébré son 40e anniversaire, a clôturé sa manifestation musicale, vendredi dernier, au CEM Yamina Oudaï. Un programme bouclé de haute facture, grâce au passage de l'association Nedjm Cordoba de Constantine, une troupe musicale dirigée par le maestro Hamoudi Benhammoud. Les artistes constantinois avait excellé en musique el malouf durant leur passage qui nous paraissait très court, tant la qualité de leur production était excellente. La touche du malouf avait apporté une fraîcheur au début d'une soirée étouffante. Nardjess avait succédé aux Constantinois. Avant l'entame de son programme, la chanteuse avait eu droit à une parenthèse animée par Kamel Bouchama, ex-mouhafedh FLN de Chlef, ex-ministre de Jeunesse et des Sports, ex-ambassadeur d'Algérie à Damas. Il avait répondu à l'invitation adressée 48 heures avant par des responsables de l'association Errachidia. Son intervention était axée sur la promotion de ses œuvres écrites et ses projets, avant de remettre à son amie et cousine un coffret de 3 livres. Face à une assistance très nombreuse lors de cette soirée de clôture des nuits andalouses d'Errachidia, Bouchema Nora, alias Nardjess déclare : «Excusez-moi, je suis très émue.» Son récital purement algérois avait plongé les mélomanes présents dans une atmosphère qui avait rappelé les années merveilleuses inoubliables vécues par les familles algériennes. Assise sur une chaise, enveloppée dans une tenue traditionnelle algéroise, avec une chevelure agréablement coiffée au style de Fadhéla Dziria, l'artiste Nardjess est demeurée sur la scène durant plus de 60 minutes, accompagnée par une brochette de musiciennes et de musiciens de l'association Errachidia, chantant les mélodies du terroir. Une sortie de scène avait eu lieu en grande pompe pour la chanteuse assistée par des membres de sa famille. Mourad Digou, à la longue chevelure grise, avait égayé l'assistance par ses danses aux rythmes des chansons haouzi. Le chef de daïra de Cherchell, Saïd Akrouf, un pur mélomane, pourtant en congé, en dépit de la présence de son intérimaire, n'a pas raté ces rendez-vous musicaux. Nardjess a chanté en a capella, un extrait de la chanson du défunt cherchellois Abdelhakim Garami, Chirat lâayani, une intervention qui avait été suivie par une salve d'applaudissements et des youyous des femmes présentes. Les élèves de la classe supérieure de l'association Errachidia s'installent à leur tour après avoir accompagné Nardjess pour «parcourir» les dizaines de minutes en musique devant un public joyeux. Le cheikh Kamel Sebbagh, violon à la main, balaie de son regard ses élèves parmi lesquels certains sont déjà connus à l'échelle nationale. Hamza Fethi, Manel Hadli et Islam Chabni confirment leur talent, d'autant plus que leurs cordes vocales avaient donné moult qualités dans leur interprétation. Les responsables de l'association Errachidia, en dépit de quelques imperfections, ne pouvaient pas baisser le rideau de la 9e édition des nuits andalouses sans honorer à titre symbolique quelques «abeilles», que le public ne voyait pas. Le coup de projecteur sur les «soldats» de l'ombre avait été apprécié par les artistes et l'assistance. Minuit est déjà loin. Bientôt le jour se lèvera. Les familles quittent les lieux, dans leur esprit résonnent toujours ces notes de musique andalouse et de haouzi.