Les perturbations récurrentes qui affectent le réseau d'alimentation en eau potable exacerbe la colère des habitants de la cité 418 Logements CNEP à Sidi Ahmed, dans la ville de Béjaïa. En recevant les factures des services chargés de la gestion de l'eau au moment où le réseau qui les dessert accuse toujours des perturbations, ils ont décidé d'exprimer leur mécontentement à leur manière : ne pas payer leurs consommations en eau tant que les choses restent en leur état actuel. Robinets à sec L'été a été pour eux la saison des restrictions de l'AEP et ils subissent encore les effets en cette nouvelle rentrée sociale. « Depuis le mois de juillet, nous souffrons du manque d'eau et personne ne semble s'en soucier, alors qu'à deux pas d'ici il s'en trouve des concitoyens qui ont de l'eau à en abondance et en gaspillent à volonté », se plaint un habitant, excédé par la récurrence du problème qui survient, notamment durant la saison estivale synonyme d'une forte demande, d'où la faiblesse de la pression et du rationnement de l'eau. Les habitants de la partie haute de la cité CNEP ont passé de longs jours à guetter des robinets restés désespérément secs. « Nous avons l'eau de 3h à 6h et ce n'est même pas régulier par-dessus le marché. Et cela, c'est pour les plus chanceux », témoigne un représentant du comité des habitants de la cité dont la réception des quittances de l'EDEMIA a accentué la colère : « Pour les paiements, ils sont toujours au rendez-vous ! », Factures renvoyées A l'initiative de ce comité, plus d'une centaine de ces quittances devaient être retournées dernièrement aux services de cette entreprise sans être payées. « Nous déposerons quelque 120 quittances sur le bureau du directeur général en signe de protestation. Nous ne payerons qu'une fois l'alimentation en eau potable rétablie comme elle l'a été avant juillet », explique, décidé, notre interlocuteur. Une « solution » à laquelle ont recouru, à titre de rappel, les mêmes habitants dans le sillage des troubles qu'a connus la région, lorsqu'en 2001 le siège de la direction de l'Edemia, sise aux Quatre Chemins, a été investi par la force pour une revendication similaire. Le comité des habitants estime que c'est là « la seule solution » pour se faire entendre après avoir épuisé tous les recours. « Nous avons saisi à plusieurs reprises par écrit l'Edemia et la wilaya, en vain ! »