L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) prévoit une demande mondiale de pétrole plus importante au cours de l'année 2017, ce qui aidera, selon l'Organisation, à rééquilibrer le marché en proie à l'instabilité depuis quelques mois. Dans son rapport mensuel daté du 10 août, l'Opep se montre encore une fois plutôt optimiste en confirmant ses prévisions quant à une demande mondiale en hausse couplée à un déclin de la production dans les pays producteurs non Opep. Le rééquilibrage du marché pétrolier en 2017 sera le résultat, selon l'Opep, d'une demande en progression de 1,15 millions de barils par jour (mbj), face à une production estimée à 95,41 mbj. La hausse de la demande sera ainsi le résultat, selon l'Organisation, d'une demande plus accrue de la part des pays hors OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). «La croissance plus élevée prévue pour certains grands consommateurs de pétrole est attendue, ce qui ce induira une augmentation des prix en raison d'une consommation plus importante, notamment avec le début de l'hiver dans l'hémisphère Nord», note l'Opep dans son rapport. L'organisation, qui confirme ainsi les données publiées au mois de juillet, souligne en outre le recul de la production des pays producteurs non Opep dont les investissements seront contrariés par la baisse des cours qui se poursuit depuis juin 2014. La baisse de la production des principaux pays hors Opep sera plus importante que prévu avec un recul de 150 000 bj, contre 110 000 bj estimée précédemment, avertit l'Opep. Selon celle-ci, ses 14 pays membres produiront 33 mbj, soit moins que sa production moyenne au premier semestre 2016. Pour 2016 en revanche, l'organisation révise à la hausse de 90 000 bj son estimation de production des pays tiers, «en raison d'une production plus importante que prévu aux Etats-Unis et au Royaume-Uni». Ce chiffre est partiellement compensé par une accélération supplémentaire attendue de 30 000 bj de la demande, à 94,26 mbj, selon l'organisation. Lundi, le président de l'Opep, le Qatari Mohammed Bin Saleh Al Sada, avait annoncé une réunion informelle de ses pays membres en marge du 15e Forum international de l'énergie prévu du 26 au 28 septembre à Alger. Soulignant que l'Opep se préoccupait d'un «rétablissement de la stabilité et de l'ordre dans le marché pétrolier», il avait assAuré que «la baisse des cours du pétrole observée récemment et la volatilité actuelle des marchés n'était que temporaire» et qu'une hausse des prix était «en vue». Les ministres de l'Opep, craignant une perte de parts de marché, ne s'étaient pas fixé de plafond de production lors de leur réunion à Vienne le 2 juin, jugeant leur production «raisonnable» et validée par la progression tendancielle des prix après un plus bas atteint en janvier. Les prix du pétrole hésitaient hier à rester sur une tendance haussière. Après avoir ouvert en baisse, affectés par une révision à la hausse des prévisions de production américaine d'ici la fin de l'année ainsi que par des estimations à la hausse des stocks américains, les prix du brut sont repartis timidement à la hausse au-dessus de 45 dollars, un seuil atteint dans le sillage de l'annonce de la prochaine réunion informelle de l'Opep. Au cours des échanges européens, le cours du brent était coté, à quelques heures de la clôture de la séance, à 45,52 dollars, avant que la tendance ne se renverse, entraînant encore une fois les prix à la baisse sous la barre des 45 dollars suite à la publication des stocks de pétrole brut. Ceux-ci ont monté de façon inattendue la semaine dernière aux Etats-Unis, mais les réserves ont nettement baissé, selon des chiffres publiés hier par le département américain de l'Energie (DoE). Lors de la semaine achevée le 5 août, les réserves commerciales de brut ont avancé de 1,1 million de barils à 523,6 millions de barils, alors que les experts interrogés par l'agence Bloomberg tablaient sur un recul de 1,5 million de barils.