Trois femmes, toutes âgées de plus de 70 ans, ont entamé depuis hier une grève de la faim devant le siège de la daïra de Haïzer, à 10 km à l'est du chef-lieu de Bouira, pour réclamer des logements sociaux. Les trois femmes dénoncent leur élimination de la liste des bénéficiaires de logements sociaux affichée en janvier de l'année en cours. «Nous avions déposé un dossier de demande d'un logement social au nom de notre mère, en 1997. Nous sommes actuellement 26 membres d'une seule famille à partager un logement de 6 pièces. Malheureusement, le nom de ma mère a été radié de la liste des bénéficiaires sous prétexte qu'elle perçoit une pension de 30 000 DA», déclare un des enfants des femmes grévistes de la faim. Les trois vieilles dames étaient accompagnées d'une dizaine de leurs enfants qui se tenaient à quelques mètres afin de veiller sur elles. «Tout ce que nous possédons, c'est un terrain de 120 m². Pour construire un logement dessus, nous devons laisser au moins 4 mètres de distance entre les logements de nos voisins. Malgré ce motif valable, ma mère a été injustement exclue de la liste des bénéficiaires», déplore le fils d'une des grévistes. Le dernier cas est celui d'une fille de chahid. Selon son fils, «toutes les filles de chahid de la commune ont bénéficié d'un logement social, excepté ma mère». Contacté à ce sujet, le chef de daïra de Haïzer a rejeté toute accusation d'injustice envers les trois femmes. «C'est la commission des recours de la wilaya de Bouira qui a pris la décision de les radier de la liste provisoire des bénéficiaires de logement. Cette exclusion n'est pas fortuite. Elle est basée sur l'examen rigoureux des dossiers et sur les données du fichier national des demandeurs de logement», explique-t-il.