�Avant d�engager cette ultime action, nous avons alert� toutes les autorit�s concern�es. Nous avons expliqu� notre cas � tous les responsables qui ont reconnu la justesse de notre revendication. Cependant, aucun d�eux ne voulait acc�der � notre demande. Maintenant que nous avons d�cid� d�entamer cette gr�ve de la faim, nous ne pouvons reculer. Nous allons poursuivre notre action jusqu�� satisfaction de notre revendication, � savoir un logement pour chacun de nous deux, au m�me titre que ceux qui viennent d�en b�n�ficier. Nous n�allons pas reculer. Nous allons poursuivre notre action jusqu�� notre dernier souffle. Et si notre sacrifice devait bannir de notre pays la hogra, l�injustice et les passe-droits, je dirai que notre but est atteint puisque notre mort n�aura pas �t� vaine.� Yazid Yahiaoui - Bouira (Le Soir ) - Voil� en substance ce que l�un des deux gr�vistes de la faim, en l�occurrence Chrarak Rabah, nous a d�clar� ce dimanche lors de notre d�placement sur les lieux, au si�ge de la da�ra de Bechloul, � 18 km au sudest de Bouira. Chrarak Rabah et Chacha Kamel ont d�cid� d�entamer une gr�ve de la faim afin d�alerter l�opinion publique sur la mani�re avec laquelle a �t� men�e l�op�ration de distribution de 100 logements sociaux, dont la liste a �t� rendu publique le 19 juillet dernier. Chrarak Rabah, �g� de 38 ans, est mari� et vit avec sa femme et ses deux s�urs dans une vielle bicoque. Ch�meur de son �tat, il avait d�pos� un dossier de demande de logement, au m�me titre que tous les autres citoyens n�cessiteux de la commune. Deux jours apr�s l�affichage de la liste des 100 b�n�ficiaires, lors de l�audience que lui avait accord� le chef de da�ra, il apprend que son dossier n�a m�me pas �t� �tudi� par la commission de da�ra. Son camarade de fortune, Chacha Kamel, �g� de 40 ans, chef de famille, avec une m�re et deux s�urs � sa charge, vit depuis 3 ans dans un garage dans la ville de Bechloul. Tout le monde connaissait sa situation mais la commission d�attribution n�avait pas jug� utile de lui accorder un logement d�cent. Apr�s avoir rencontr� le chef de da�ra qui s�est montr�, selon eux, �tonn� par leur cas et leur a promis un logement lors des futures distributions, les deux pauvres citoyens n�ont trouv� d�autre moyen pour faire entendre leur voix que d�entamer une gr�ve de la faim illimit�e, non sans aviser auparavant les autorit�s civiles et les services de s�curit� de la da�ra. Depuis le lundi 25 juillet, jour o� ils ont engag� leur action, des centaines, pour ne pas dire des milliers, de citoyens ont afflu� quotidiennement au si�ge de la da�ra o� les deux gr�vistes ont �lu domicile. Deux marches populaires avaient eu lieu au niveau du cheflieu de da�ra pour protester contre la mani�re avec laquelle a �t� men�e l�op�ration d�attribution des 100 logements sociaux et l�exclusion de Rabah et Kamel. Chaque jour, des dizaines de responsables d�associations et du mouvement des arouch de toutes les communes de la wilaya et m�me de B�ja�a et de Tizi Ouzou exprimeront leur solidarit� aux deux gr�vistes de la faim qui ont �t� �vacu�s � l�h�pital apr�s la d�gradation de leur �tat de sant�. C�t� responsables, le chef de da�ra par int�rim ainsi que le P/APC se sont rapproch�s des deux gr�vistes de la faim en leur promettant des logements dans le cadre du programme de RHP, mais ceux-ci ont refus� de se contenter de promesses qui sont souvent non tenues. Hier lundi, une ultime tentative avait �t� men�e par les sages des diff�rents villages de la commune afin de ramener les deux gr�vistes � �la raison� pour mettre fin � leur action avec promesse d�attribution d�un logement dans les futurs quotas, mais en vain. Chrarak Rabah nous dira, hier, encore que leur action ne leur appartient plus d�sormais puisque �pous�e par tout un peuple. �Nous allons poursuivre notre action quitte � mourir. Notre action doit servir d�exemple�, ne cessait-il de nous r�p�ter. Rappelons que pendant toute cette p�riode de protestation, le chef de da�ra et le SG de la da�ra de Bechloul sont en cong�. Nombreux �taient les citoyens que nous avons rencontr�s sur les lieux qui juraient par tous les saints que si jamais il arrivait un malheur aux deux gr�vistes�