La mise en service du dispositif de contrôle par scanner au port d'Alger est de nature à contribuer à la moralisation de l'activité des conteneurs, dont la réputation reste liée à des « pratiques maffieuses » au regard des actions de fraude qui l'entachent. Intervenant hier lors d'une journée d'étude, organisée à l'hôtel El Aurassi, sur le nouveau dispositif de contrôle par scanner, le président-directeur général de l'Entreprise portuaire d'Alger (EPAL), M. Ali Ferrah, a affirmé que « sur 6000 contrôles au rayon X effectués depuis la mise en exploitation du scanner au 7 avril dernier, trois cas de conteneurs suspects ont été détectés ». Il s'agit, a-t-il rappelé, « des cas des trois conteneurs transportant des marchandises non déclarées, à savoir des pétards et des boissons alcoolisées ». Mis en place pour un coût global de 1,3 milliard de dinars, le dispositif de contrôle par scanner, a soutenu le PDG de l'EPAL, « permet à la fois de moraliser l'activité des conteneurs et d'améliorer l'efficience du port d'Alger ». Aussi, a-t-il annoncé, « l'EPAL envisage de mettre en place une nouvelle filiale où seront regroupés les cinq scanners du port d'Alger afin de faciliter leur gestion et leur maintenance ». Ce projet, a-t-il noté, s'inscrit dans le cadre du plan de développement de l'Epal dont les capacités de traitement des marchandises nécessitent d'être carrément doublées afin de « faire face à l'accroissement rapide du trafic et d'éviter la saturation du port à l'horizon 2010 ». Il soulignera à cet égard que l'extension du port d'Alger constitue désormais une véritable urgence. Et d'évoquer en ce sens la nécessité de développer les projets de ports secs et de concrétiser rapidement la réalisation du second terminal à conteneurs, dont « l'étude de faisabilité, financée en partie par un organisme américain, vient d'être réalisée », a-t-il affirmé. Pour mieux mettre en évidence l'impératif d'œuvrer à accroître les capacités de l'EPAL, le directeur régional des douanes au port d'Alger, M. Tahar Benkadour, a tenu à souligner, pour sa part, que « pas moins de 70% de notre commerce extérieur transitent par l'espace portuaire d'Alger ». Dans la foulée, il annoncera que « les 3200 conteneurs en souffrance depuis plusieurs années au niveau du port d'Alger devront désormais être évacués dans les quelques semaines à venir ». Selon lui, « il est question désormais de libérer les espaces occupés par ces conteneurs stationnés au port depuis des années ». Dans un premier temps, a-t-il indiqué, il sera d'abord fait appel aux opérateurs concernés afin que soient évacués les conteneurs en souffrance. « Si cette démarche n'aboutit pas, a-t-il précisé, il sera procédé directement à la mise en vente de ces conteneurs. » Il y va ainsi de la nécessité de désengorger le port d'Alger, dont l'activité ne cesse de s'accroître d'année en année. Selon les statistiques de l'EPAL, l'activité du port d'Alger, au premier semestre 2004, fait en effet ressortir des hausses de l'ordre de 22% pour les trafics conteneurs et de 18% pour les trafics passagers comparativement au premier semestre 2003. C'est dire toute la nécessité d'une extension du port d'Alger.