Le 14e Festival de la chanson amazighe s'est ouvert, mardi à Béjaïa, pour s'étaler jusqu'au samedi 20 août, sur la place du Palmier (parc de la wilaya), en hommage à l'une des figures les plus appréciées de la chanson kabyle, Kaci Abdjaoui. Le coup d'envoi a été donné mardi en fin d'après-midi à la maison de la culture Taos Amrouche par les autorités locales, au terme d'une parade grandiose qui s'est ébranlée à partir du siège de la wilaya. Si cette édition voit la participation d'artistes de plusieurs wilayas du pays, elle revêt cette année un cachet maghrébin pour avoir associé à l'événement des chanteurs et chorales venus de Tunisie, du Maroc et de Libye. Une jolie pléiade d'artistes d'expression kabyle et amazighe est à l'affiche, parmi lesquels de grands noms, à l'image de Hassiba Amrouche, qui a animé le gala d'ouverture, aux côtés de Souad Chaouia, la chorale Emilira de l'association Naghma, et du ballet de danse Coup de cœur, décliné en deux parties. Pour cette première soirée, le public s'est fait nombreux, donnant l'impression de prendre sa revanche sur la morosité et le vide culturel qui ont rythmé les nuits estivales dans l'ex-capitale des Hammadites. Pour la suite du programme, sont annonaés Boudjemaâ Agraw, Inasliyen, Massi et Nouria pour la soirée du 17 août. Zaïdi, Chenoud, Taos Arehab, Mounia, Djamila Mansouri (tergui) et Groupe Imenza (Maroc) animeront la soirée du 18. La soirée du 19 promet d'être «explosive» avec la programmation de Rabah Asma, le Mick Jagger chaoui Djamel Sabri du groupe mythique les Berbères, le groupe tunisien H2Z et El Ghazi. Fin en apothéose le 20 août, avec la remise des prix aux lauréats du concours du festival et un gala avec la chorale Emilira, le ballet de danse maghrébin Cirta en deux parties, Abdelhamid Bouzaher et Nadia Baroud. La présente édition du Festival de la chanson amazighe est particulière dans la mesure où s'est greffé au programme habituel le chant patriotique amazigh. Selon le commissaire du festival et néanmoins président du comité des fêtes de la ville de Béjaïa qui organise l'événement, Abdelmalek Bouchebah, «l'idée a émané du débat et vise d'une part à marquer le 60e anniversaire du Congrès de la Soummam, et d'autre part à offrir une opportunité aux jeunes d'exercer leur talent dans le chant patriotique. Par ailleurs, la démarche est éducative, en ce sens qu'elle vise à inculquer l'amour de la patrie aux jeunes générations». A l'occasion d'une conférence de presse tenue le jour de l'ouverture du festival, Abdelmalek Bouchebah a déclaré que l'objectif est aussi de «faire barrage à certains courants extrémistes». Cependant, il convient de signaler que les festivités sont confinées dans le territoire de la commune de Béjaïa. Outre l'espace de la place du Palmier, des plateaux de représentation sont prévus dans certains quartiers, à l'image de Sidi Ali Levhar, affirme Abdelmalek Bouchebah, et d'expliquer que les prérogatives du comité qu'il préside sont limitées à l'espace de la municipalité de Béjaïa. Par ailleurs, à une question sur l'institutionnalisation du Festival de la chanson amazighe de Béjaïa, indispensable pour sa pérennisation et pour lui donner plus d'impact, le responsable répond qu'«une réflexion existe dans ce sens».