La protection et l'éducation de la petite enfance sont le parent pauvre du processus éducatif dans de nombreuses régions du monde. C'est ce qui ressort du rapport mondial de suivi sur « L'éducation pour tous » 2007, publié hier par l'Unesco et consacré principalement à ce thème. Le rapport montre également que la moitié des pays n'a pas de politique de protection et d'éducation des enfants de moins de trois ans, premier des objectifs assignés à l'éducation pour tous d'ici 2015. Le document contient aussi une évaluation de la progression vers les autres objectifs, entre autres l'accélération marquée de la scolarisation dans le primaire, tant pour les garçons que pour les filles, et une augmentation de l'aide à l'éducation, compensée dans plusieurs pays par un déclin des dépenses nationales d'éducation. De l'avis du directeur général de L'Unesco, il était nécessaire de consacrer une édition spéciale aux enfants, les plus jeunes et les plus vulnérables. Les programmes pour la petite enfance posent des fondations solides et rapportent gros. Selon le rapport, chaque année dans le monde en développement, plus de 10 millions d'enfants meurent avant l'âge de 5 ans de maladies qui pourraient souvent être évitées. Les programmes qui combinent nutrition, vaccination, santé, hygiène, protection et éducation peuvent bien changer cet état de fait. Ils contribuent également de façon décisive à une meilleure réussite scolaire. Toutefois, en dépit de cela, les enfants qui ont le plus besoin de ces programmes sont aussi ceux qui ont le moins de chances d'en bénéficier. Pour revenir au sujet principal, notons que la fréquentation d'écoles maternelles n'est que de 16% dans les Etats arabes, alors qu'elle est de 62% en Amérique latine et dans les Caraïbes, et seulement de 35% dans les pays en développement d'Asie de l'Est et du Pacifique, de 32% en Asie du Sud et de l'Ouest et 12% en Afrique subsaharienne. L'école maternelle est universelle dans la plupart des pays de l'Europe de l'Ouest. Sa fréquentation est tombée fortement dans les pays en transition à la suite du démantèlement de l'Union soviétique. Le rapport montre, en outre, que la demande pour une éducation et une protection précoce augmente rapidement, stimulée par le nombre croissant de femmes sur le marché du travail et de foyers monoparentaux. En 1975, en moyenne, un enfant sur dix était scolarisé dans une école maternelle ou équivalent, en 2004, cette scolarisation concerne un enfant sur trois. Selon une autre étude citée dans le rapport, plus le taux de scolarisation à l'école maternelle est élevé dans un pays africain, plus faible est le taux de redoublement et plus fort est le taux d'achèvement de la scolarité primaire. Par ailleurs, le rapport présente également son évaluation annuelle des progressions vers les autres objectifs de « L'éducation pour tous ». Il est mentionné à ce propos que des progrès continus vers l'éducation primaire universelle (EPU) ont été réalisés notamment dans les régions les plus éloignées des objectifs. Mais il a été enregistré une maigre progression dans les Etats arabes avec seulement 6% alors que la scolarisation dans le primaire a fortement augmenté entre 1999 et 2004 dans l'Afrique subsaharienne (27%) et l'Asie du Sud et de l'Ouest (19%). Près des deux tiers des 181 pays, dont les données 2004 sont disponibles, ont atteint la parité garçons-filles dans le primaire. Des disparités au détriment des filles demeurent significatives dans de nombreux pays, souvent ceux qui ont les taux de scolarisation les plus faibles (Afghanistan, République centrafricaine, Tchad, Pakistan, Niger et Yémen). Seul un tiers des pays a atteint la parité filles-garçons dans le secondaire. Quant au phénomène de l'alphabétisation, il est indiqué que le taux des adultes alphabétisés reste en dessous de 70% dans les Etats arabes, en Asie du Sud et de l'Ouest et en Afrique subsaharienne et dans le monde, de manière générale un adulte sur cinq est encore incapable de lire ou d'écrire.