L'étau se resserre sur le secrétaire général du FLN, Amar Saadani. Alors que ses compagnons du bureau politique (BP) affirment, depuis le début du mois d'août en cours, que la base soutient toujours «sa direction légitime», les fissures deviennent de plus en plus importantes. Des militants et cadres du parti tirent déjà la sonnette d'alarme. Cette fois-ci, c'est la mouhafadha de Bordj Bou Arréridj qui se rebiffe. Dans un communiqué rendu public hier, les cadres, les députés, les élus et les militants du FLN dans cette wilaya interpellent le président Abdelaziz Bouteflika, en tant premier responsable du parti, d'agir pour mettre un terme à «une crise qui n'a que trop duré». Les responsables de cette mouhafadha se disent exaspérés par «la situation catastrophique dans laquelle se trouve leur formation en raison des dérapages dangereux commis par l'actuelle direction qui portent atteinte aux symboles de la Révolution et à l'unité nationale». Les cadres militants de l'ex-parti unique dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj affichent leur désaccord et leur mécontentement devant «la déclaration irresponsable et étrange de certains responsables du FLN», suite à la publication d'un appel lancé par un groupe de moudjahidine qui ont plaidé pour la destitution de Amar Saadani. Le secrétaire général du FLN par intérim, Ahmed Boumehdi, avait mis, rappelons-le, en doute le parcours des signataires de cet appel, dont Yacef Saâdi, Zohra Drif-Bitat, Djilali Groudj et Lakhdar Bouregaa. Cette réaction a suscité la colère des militants du FLN, comme l'affirment les responsables de la mouhafadha de Bordj Bou Arréridj. «Nous dénonçons ces agissements et ces déclarations qui ne cadrent pas avec la culture, les valeurs et les principes de notre parti. Cela est un signe de la gravité de la situation que travers notre formation et qui brime encore davantage son image», lit-on dans ledit communiqué. «Nous partageons le même constat avec nos pères moudjahidine concernant la crise qui secoue notre parti. Et nous appelons tous les militants à serrer les rangs pour constituer un front qui fera face aux clients et aux arrivistes qui tentent de détourner le FLN. Notre démarche vise à redonner de la légitimité au parti en nettoyant ses rangs des détenteurs de l'argent sale qui ont pu corrompre des militants en achetant leurs consciences», ajoutent les signataires de ce communiqué. Le secrétaire général du FLN et sa direction sont, ainsi, au centre d'un véritable tourbillon qui risque de les emporter. En plus des protestations de la base, le mouvement de redressement du parti continue de les harceler en les poussant à la faute. Il y a quelques jours, ce mouvement avait organisé son université d'été à Ténès, dans la wilaya de Chlef. Ne pouvant les contrer par des moyens pacifiques, les partisans de Amar Saadani ont eu recours à la violence pour perturber ce rendez-vous.