Déclenché le 15 mars 2011, le conflit en Syrie n'a cessé de se complexifier et de s'internationaliser avec l'entrée en jeu de groupes djihadistes et de pays étrangers. La dernière puissance à s'y impliquer militairement est la Turquie qui a envoyé ses troupes pour déloger le groupe djihadiste Etat islamique (EI) d'une localité à sa frontière et stopper la progression des forces autonomistes kurdes. Régime contre rebelles C'est le principal front. L'armée (300 000 hommes) et ses alliés combattent une myriade de groupes rebelles alliés à des djihadistes syriens et étrangers. La plus importante alliance antirégime est l'Armée de la conquête. Elle rassemble des islamistes, comme AhrarAl Cham ou Faylaq Al Cham et des djihadistes, notamment le Front Fateh Al Cham (ex-Front Al Nosra). Les adversaires cherchent avant tout à s'emparer d'Alep (nord), deuxième ville du pays. Le régime veut reprendre aussi la Ghouta orientale, près de Damas, largement aux mains de Jaïch Al Islam. Régime contre EI Le régime a chassé, fin mars, l'EI de la cité antique de Palmyre (centre), mais n'a pu le déloger de Tabqa, dans la province de Raqqa (nord). Régime contre Kurdes L'aviation syrienne a frappé les Kurdes pour la première fois à la mi-août. Elle a visé Hassaké (nord-est), mais les forces kurdes se sont emparées de 90% de la cité. Kurdes contre EI Depuis janvier 2015, les Kurdes ont chassé le groupe d'Abou Bakr Al Baghdadi des villes-clés de Kobané et Minbej dans la province d'Alep, de Tall Abyad dans la province de Raqqa et de localités de la province de Hassaké. Les Kurdes ont établi, dès 2012, une semi-autonomie dans le Nord et le Nord-Est, où ils ont leur propre police (Assayech). Le principal parti kurde est le PYD (Parti de l'union démocratique) avec sa branche armée, les YPG (Unités de protection du peuple kurde). Les YPG dominent les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance antidjihadiste créée en octobre 2015 et qui comprend aussi des combattants arabes. EI contre rebelles Les rebelles ont été les premiers à combattre l'EI avant d'être défaits par les ultraradicaux. Ces derniers menacent toujours leur fief de Marea, dans la province d'Alep. Une poignée de groupes rebelles soutenus par Ankara ont participé, mercredi, à l'opération turque pour déloger l'EI de Jarablos (nord).