Le billet vert, dont la force nuit aux échanges pétroliers car ils sont libellés en dollars, s'est stabilisé lundi après sa forte hausse de vendredi. Les prix du pétrole ont légèrement rebondi, hier, en cours d'échanges européens, après avoir débuté la semaine en repli sur fond de renforcement du dollar, bénéficiant toujours des attentes de voir les producteurs s'entendre sur un gel de la production fin septembre à Alger. Le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 49,50 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 24 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 31 cents à 47,29 dollars. «Les contrats à terme sur le pétrole brut ont baissé lundi, probablement en raison d'un dollar renforcé après un discours vendredi de la présidente de la FED, Janet Yellen, indiquant la possibilité d'une hausse des taux d'intérêt dans un futur proche», rappelaient les analystes du bureau JBC Energy. Le billet vert, dont la force nuit aux échanges pétroliers car ils sont libellés en dollars, s'est en effet stabilisé lundi après sa forte hausse de vendredi, dans la foulée des déclarations de plusieurs responsables de la Fed, qui ont relancé les spéculations sur une hausse des taux d'intérêt d'ici la fin de l'année. Mais le léger accès de faiblesse de lundi n'a pas duré, les prix parvenant à se reprendre, quoique modestement, «trouvant toujours du soutien dans les attentes qu'un accord sur des plafonds de production soit conclu lors de la réunion des principaux producteurs de pétrole fin septembre à Alger», commentaient les analystes de Commerzbank. Depuis début août, les cours du brut sont orientés à la hausse, tirés par la perspective de discussions informelles sur un possible gel coordonné de la production de brut entre membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), auxquels la Russie pourrait se joindre ultérieurement, en marge du sommet de l'Energie à Alger le mois prochain. Mais le marché est régulièrement gagné par le scepticisme quant à la possibilité de voir aboutir un tel accord, au gré des déclarations des plus importants membres de l'Opep, l'Arabie saoudite, l'Irak ou encore l'Iran, qui semblent davantage enclins à augmenter leurs productions qu'à la limiter. «L'Irak a annoncé qu'il allait acheminer 150 000 barils par jour supplémentaires via le port turc de Ceyhan, et le ministre irakien du Pétrole a chargé les compagnies pétrolières étrangères d'augmenter leur production pour maximiser les recettes», notait David Hufton, analyste chez PVM. L'Arabie Saoudite a également clarifié sa position la semaine dernière, laissant entendre qu'il n'y avait aucun besoin d'une «intervention significative» sur le marché à l'heure où la demande augmente bien. Dans le même temps l'Iran, tout en confirmant sa présence à la réunion informelle de l'Opep fin septembre, semble résolu à maintenir fermement sa ligne consistant à ne participer à aucun accord sur un gel de la production avant d'avoir retrouvé son niveau de production d'avant les sanctions occidentales d'environ 4 millions de barils par jour. Aussi, la hausse des cours était-elle également en grande partie imputable, estimaient les experts de Commerzbank, «aux achats réalisés par les investisseurs spéculatifs, ce qui rendait les cours pétroliers particulièrement vulnérables à un revirement si les attentes d'un accord sur un gel de la production venaient à être déçues».