Le secteur de l'éducation évoluera, cette année, avec un déficit en encadrement pédagogique et administratif, dans des infrastructures dont certaines sont livrées sans commodités. C'est le jour J pour 196 405 élèves qui reprennent, aujourd'hui, les chemins de l'école. Cette année, le nombre des élèves a progressé d'un millier par rapport à la rentrée précédente. Ils seront répartis sur 8000 groupes pédagogiques avec une moyenne de 24 élèves par classe. Une moyenne théorique, car sur le terrain, la surcharge est telle qu'une classe peut dépasser 40 élèves, notamment dans les zones urbaines où les populations ne cessent de croître. Ainsi, cette année, les écoles primaires recevront 103 302 enfants dont 16 972 nouveaux qui fréquenteront pour la première fois les bancs de l'école. Les paliers du moyen et du secondaire comptent, respectivement, 58 831 et 34 272 élèves. Quant au préscolaire, où l'ouverture des classes dépend de l'effort des directions de l'éducation de chaque wilaya vu son caractère facultatif, 17 371 enfants sont pris en charge, ce qui place la wilaya de Béjaïa parmi les premières en la matière. Cela a été possible grâce au recrutement de dizaines de jeunes universitaires dans le cadre du préemploi pour l'encadrement. Sur le plan de l'encadrement, la direction de l'éducation compte 20 208 fonctionnaires, dont le corps pédagogique s'élève à 13 497 enseignants. Ce nombre est insuffisant. Le dernier concours a fourni moins de 600 enseignants. Afin de combler les postes vacants, notamment au palier primaire, la direction a fait appel à 700 professeurs de langue arabe, «puisés» dans la liste d'attente du concours de juillet dernier. «Ces enseignants seront installés avec le statut de vacataires tout comme leurs collègues qui seront engagés dans les deux autres paliers où nous n'avons pas autant de postes non occupés», a confié à El Watan Bezza Benmansour, secrétaire général de la direction de l'éducation. Concours externe Toutefois, le déficit est plus important quand on sait que dans certains établissements, des cours de certaines matières, comme le dessin et la musique, ne sont pas dispensés. L'encadrement administratif n'est pas mieux loti. Sans donner les besoins réels de la wilaya sur ce volet, le responsable indique que cette année, un concours externe a été ouvert pour le recrutement de 2460 fonctionnaires dont des intendants (9 postes pour 540 candidats), des superviseurs (83 postes pour 1140 dossiers de candidature), 13 postes de conseillers d'orientation à pourvoir pour 1033 postulants et 32 postes d'agents techniques de laboratoire pour 200 participants au concours. Ces postes à pourvoir ont intéressé 5373 candidats qui passeront leur concours ce 17 septembre dans 18 centres d'examen à Béjaïa. Les établissements scolaires continueront à subir les conséquences d'une gestion approximative, source de tension entre enseignants, responsables et parents d'élèves, en l'absence de proviseurs et de directeurs. M. Benmansour parle, à titre d'exemple, de 6 candidats pour 18 postes de proviseur à pourvoir alors que les besoins sont de 27. M. Benmansour ajoute que les autres établissements fonctionneront avec des «faisant fonction», des fonctionnaires non formés et sans expérience qui assumeront la direction des écoles. Le chemin de la cantine En termes d'infrastructures, le secteur a bénéficié de deux groupes scolaires à Ath Rzine et Tichy et de la réalisation, en extension, de 33 salles de classe à travers la wilaya. Cette année, 12 lycées ont été réceptionnés, mais seulement 8 entreront en service. Les trois autres attendront le passage de la commission nationale de création des établissements, qui délivre les autorisations d'exploitation des structures. Bien qu'ouverts cette année, certains établissements enregistrent un manque de commodités ou un retard dans leur dotation en mobilier et raccordement au réseau de distribution d'électricité. C'est le cas du nouveau CEM de Feraoune, ouvert à la hâte, et du CEM de remplacement d'Akfadou. Dans le volet restauration, «aucun besoin n'a été exprimé», selon Bezza Benmansour. A part une cantine qui a été mise en service à Timezrit, la direction de l'éducation compte sur des réfectoires centraux pour nourrir les élèves. Dans ce cas-là, des élèves, de première année primaire surtout, parcourent des centaines de mètres quotidiennement en compagnie de leurs enseignants pour rejoindre des cantines sises dans d'autres établissements. Qu'il vente, qu'il neige ou sous un soleil de plomb, élèves et enseignants sont exposés au danger du monde extrascolaire. En plus de l'enseignement, l'enseignant se voit dans ce cas, attribuer la responsabilité de veiller à la sécurité de l'élève en traversant les rues encombrées des villes comme à Béjaïa, Amizour et Akbou, pour rejoindre une cantine.