Constituée d'une vaste forêt qui occupe plus 47% de sa superficie totale, la commune de Yakouren doit déployer d'énormes efforts et beaucoup de moyens pour préserver l'environnement. Le sujet constitue un sérieux motif de préoccupation pour toute la population. La déforestation, le pâturage excessif et les innombrables décharges sauvages menacent plusieurs espèces végétales, notamment les plus fragiles et les moins répandues comme le chêne Afarez. La délinquance forestière demeure la cause principale de la destruction des arbres. Chaque année, des hectares de forêt disparaissent sous le vrombissement des tronçonneuses. « Les facteurs ayant poussé à cette calamité sont, sans doute, la non-alimentation de la commune en gaz de ville et le temps glacial caractérisant le climat de la région. Les délinquants s'en prétextent souvent pour justifier leurs méfaits. Mais les interminables charges de bois tractées quotidiennement de la forêt n'incitent point à l'optimisme. Ils sollicitent les services des forêts de la commune pour se faire délivrer un bon qui leur sert de laissez-passer qui leur permet de perpétrer « légalement » le massacre. En l'absence de gardes champêtres, ils s'adonnent librement à la coupe de bois tous azimuts », déplore S. Lyès, président de l'association écologique de la commune. Pour lui, la surveillance dans le secteur est totalement défaillante. « Ce qui a fait de la forêt une proie à ces prédateurs. Le pire est que ceux-ci ne se limitent pas à la vente du bois de chauffage, mais ils écoulent aussi des perches (pieds droits) aux entrepreneurs exerçant dans le secteur du BTP. A raison de 150 DA la perche, ils se font des revenus importants. » L'hiver est la saison durant laquelle des jeunes, qui constituent la majorité écrasante de la commune, investissent la forêt pour des raisons purement pécuniaires. Ainsi, « des espèces d'ornementation naturelle et de valeur économique importante sont rayées du tissu végétal », déclarera S.T. Madjid, membre de l'association. Par ailleurs et pour préserver le bois, notre interlocuteur insistera sur la nécessité d'une gestion rigoureuse et volontariste du patrimoine forestier. « Il faut surtout veiller à informer et à sensibiliser les gens que leur vie dépend de la survie de l'arbre. Donc, les efforts des forestiers ne sauraient atteindre leurs objectifs sans une collaboration effective des riverains qui doivent être les premiers défenseurs de leur environnement. La mise en place d'un plan de lutte contre les délinquants et les braconniers en tous genres et la construction de complexes touristiques sont autant d'éléments qui pourraient concourir à la préservation de la forêt », a ajouté M. Madjid, avant de conclure par l'importance de la mise en œuvre d'un programme d'information approprié en milieu scolaire.