Toutes les 40 secondes, une personne se suicide quelque part dans le monde. Ces chiffres atteignent les 1100 par an, selon la Ligue algérienne des droits de l'homme et les spécialistes de la question. Le suicide prend des proportions alarmantes dans le monde. Un phénomène qu'on peut prévenir. Pourtant, toutes les 40 secondes une personne se suicide quelque part dans le monde et bien plus tentent de mettre fin à leurs jours, rappelle l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à l'occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide, célébrée le 10 septembre de chaque année et placée sous le thème «Relier, Communiquer, Soutenir». Aucune région ni aucune tranche d'âge ne sont épargnées. L'OMS rappelle que chacun peut agir pour prévenir ces décès prématurés. Le suicide constitue la seconde cause de décès des 15-29 ans. Pour tenter d'enrayer ce phénomène, la Journée mondiale de la prévention du suicide a été lancée en 2003, à l'initiative de l'Association internationale pour la prévention du suicide (IASP) et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Depuis, chaque 10 septembre est l'occasion de mettre en œuvre des actions pour sensibiliser à ce phénomène tragique. Selon l'OMS, environ 800 000 personnes décèdent par suicide chaque année. En Algérie, ces chiffres atteignent les 1100 par an, selon la Ligue algérienne des droits de l'homme et les spécialistes de la question. «Chaque suicide est une tragédie qui touche les familles, les communautés et des pays entiers et qui a des effets durables sur ceux qui restent. Le suicide intervient à n'importe quel moment de la vie et était la deuxième cause de mortalité chez les 15-29 ans dans le monde en 2012», a rappelé l'OMS, en précisant que 75% des suicides sont survenus dans des pays à revenu faible ou intermédiaire au cours de la même année. La prévenion, recommande l'OMS, reste l'unique moyen d'endiguer ce problème de santé publique. Pour que l'action nationale soit efficace, une stratégie globale multisectorielle de prévention du suicide s'impose. L'oms déplore que seulement quelques pays ont inscrit la prévention du suicide au nombre de leurs priorités sanitaires et 28 pays seulement déclarent s'être dotés d'une stratégie nationale de prévention du suicide. Il est important de mieux sensibiliser la communauté et briser ce tabou afin de faire progresser la prévention du suicide, ajoute l'OMS. Et de préciser : «La stigmatisation qui entoure en particulier les troubles mentaux et le suicide signifie que beaucoup de gens qui ont attenté à leur vie ne cherchent pas à se faire aider et ne reçoivent pas l'aide dont ils auraient besoin. La prévention du suicide n'a pas été convenablement traitée tant que l'on n'avait pas conscience du fait que le suicide constitue un problème majeur de santé publique et parce que de nombreuses sociétés le considèrent comme un tabou et n'en parlent pas ouvertement.» Le manque de données sur l'ampleur du suicide et les tentatives de suicide est également un obstacle pour l'organisation onusienne. «Au niveau mondial, on manque de données sur le suicide et les tentatives de suicide, et celles-ci ne sont pas fiables. Seuls 60 Etats membres disposent de systèmes d'enregistrement des données d'état civil de qualité qui puissent être utilisés directement pour estimer les taux de suicides. Ce problème de mauvaise qualité des données de mortalité n'est pas propre au suicide, mais compte tenu de la sensibilité de cette question – et de l'illégalité du comportement suicidaire dans certains pays – il est vraisemblable que la sous-notification et la mauvaise classification représentent des problèmes plus importants pour le suicide que pour la plupart des autres causes de décès», estime l'OMS qui relève qu'il est important d'améliorer la surveillance du suicide et des tentatives de suicide si l'on veut que les stratégies de prévention soient efficaces. «Cela comprend l'enregistrement des données d'état civil pour le suicide, des registres hospitaliers des tentatives de suicide et des enquêtes représentatives au plan national, recueillant des informations sur les tentatives de suicide auto-déclarées.» Ainsi, l'OMS signale que plusieurs mesures peuvent être prises au niveau de la population, des sous-populations et au niveau individuel pour prévenir le suicide et les tentatives de suicide, à savoir réduire l'accès aux moyens de se suicider (pesticides, armes à feu, certains médicaments par exemple), adopter des politiques de lutte contre l'alcoolisme pour réduire l'usage nocif de l'alcool, traiter le suicide de façon responsable dans les médias, assurer le dépistage précoce, le traitement et la prise en charge de personnes souffrant de troubles mentaux et de troubles liés à l'usage de substances psycho-actives, de douleurs chroniques ou de détresse émotionnelle aiguë. Quant aux actions de prévention, l'Oms précise qu'une coordination et une collaboration entre multiples secteurs de la société, dont le secteur de la santé et d'autres secteurs, tels que l'éducation, l'emploi, l'agriculture, l'industrie, la justice, le droit, la défense, la politique et les médias s'imposent. «Ces efforts doivent être complets et intégrés, car aucune approche utilisée seule ne peut avoir un impact sur une question aussi complexe.»