Mon département n'est pas responsable de la régulation du marché des fruits et légumes. Si les gens monopolisent le marché, il existe normalement des institutions qui devraient prendre en charge cette situation », c'est là, la réponse donnée par Saïd Barkat, ministre de l'Agriculture et du Développement rural à la question relative à la flambée du prix de la pomme de terre, le légume le plus consommé par la société algérienne et dont le prix a atteint ces dernières semaines le plafond. Dans certains marchés, la pomme de terre est vendue, depuis la dernière semaine du Ramadhan, à 80 DA le kilo et dans d'autres à 90 DA, le comble elle a même atteint le seuil des 120 DA alors que son prix oscillait, durant l'année, entre 25 et 35 DA. Sur la défensive, M. Barkat a indiqué que la gestion de cette situation relève de plusieurs départements. « Le contrôle et la régulation du marché ne sont pas uniquement du ressort du département de l'agriculture, mais aussi des autres secteurs. La pomme de terre ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt », a-t-il lancé en marge de la séance plénière consacrée à l'adoption des ordonnances présidentielles. Interrogé sur les secteurs impliqués dans cette affaire, le représentant du gouvernement s'est abstenu de répondre. « Je n'ai pas besoin de citer leurs noms », a-t-il affirmé en expliquant, toutefois, que deux facteurs pas des moindres sont à l'origine de ce problème notamment le manque de marchés de gros et la régulation des prix. « Nous sommes en train d'exporter la pomme de terre alors que le marché n'est pas régulé. Ce n'est pas normal », dira-t-il. Se voulant par ailleurs rassurant, le ministre de l'Agriculture a indiqué que d'ici deux à trois semaines, le prix de la pomme de terre baissera systématiquement, et ce, grâce à la nouvelle production qui va arriver et qui va couvrir le marché dans son ensemble. Le ministre a tenu à préciser, manière de justifier cet état de fait, que cette période n'est pas la saison de la récolte de la pomme de terre, tout en mettant en exergue le fait que la situation actuelle diffère beaucoup par rapport à celle des années 1990 où l'Algérie avait connu plusieurs pénuries. Cependant, rappelons qu'avant le Ramadhan, le ministre de l'Agriculture avait annoncé que les prix des légumes allaient connaître une baisse sensible incessamment. Le ministre du Commerce avait de son côté rassuré la population quant à la stabilité des prix des légumes et la baisse des prix des produits de base. Contre toute attente, et avant la fin du mois sacré, les prix de certains produits, à l'instar de la pomme de terre, ont connu une augmentation inexpliquée puisque les ministres au sein du gouvernement que gère M. Belkhadem, au lieu de donner une argumentation palpable, se renvoient la balle...