Le bilan du mois de Ramadhan 2006 est révélateur, puisque la wilaya de Constantine s'est classée, pour la première fois, à la tête des régions les plus meurtrières, devançant Alger, Sétif et Bouira, connues déjà pour leurs axes routiers à hauts risques. Les chiffres ont même poussé la direction de la Protection civile à lancer un véritable signal d'alarme. Entre le 23 octobre, veille du mois du Ramadhan et le troisième jour de l'Aïd El Fitr, plus d'une centaine d'interventions ont été enregistrées sur les routes où les services de la Protection civile ont recensé une dizaine de décès et pas moins de 159 blessés dont de nombreux cas graves. Un nombre jamais enregistré jusque-là. C'est dire que la situation sur les routes de la wilaya n'est guère rassurante, sachant que cette dernière demeure une plaque tournante et un passage obligé entre le Centre, le Sud et les wilayas frontalières. Selon les services de la gendarmerie, la circulation automobile connaît son apogée durant ce mois où les marchés hebdomadaires d'El Khroub, de Aïn Smara, de Hamma Bouziane avec la proximité de celui de Tadjenanet sont au plus fort de leur activité surtout à l'approche de l'Aïd El Fitr. La dernière semaine a été la plus meurtrière avec 6 morts et 44 blessés. Dans une wilaya qui ne dispose pas encore de réseaux d'autoroutes dignes de ce nom, l'état des routes n'a pas connu une réelle amélioration depuis des années. La mise en circulation sur le marché de pièces de rechange d'origine douteuse ainsi que la vétusté du parc roulant sont autant d'éléments qui, conjugués au facteur humain, ont transformé les routes en de véritables mouroirs. On ne dira pas autant sur les cas de conduite en état d'ivresse, au nombre de 5, recensés par les services de la sécurité routière, cela en sus des innombrables cas d'excès de vitesse sur des routes où la vitesse est strictement limitée à 80 km/h. C'est le cas de le dire sur la descente d'El Menia et sur le tronçon de la RN3, marquant la côte d'El Kentour, à proximité du carré des martyrs. Un tronçon dangereux où certains conducteurs s'aventurent à rouler à tombeau ouvert. Même cas de figure pour le tronçon de la RN5 situé au 13e km sur la route de Aïn Smara ainsi que le virage dangereux se trouvant à quelques kilomètres de Aïn Abid sur la RN20 et l'autre virage de la mort abordé sur la RN79 en face de l'aéroport Mohamed Boudiaf. Sur les lieux, l'accident de la route survenu durant la journée de l'Aïd est encore vivace. Un drame dont les causes seraient dues, selon les informations recueillies auprès de la cellule de communication de la Protection civile, à la crevaison de la roue d'une voiture de marque Peugeot 504 appartenant à un transporteur clandestin. Un incident qui a fait déraper la voiture devenue incontrôlable en raison de l'excès de vitesse. Une étincelle fera exploser le réservoir de gaz propane. La suite fera trois corps calcinés.