Avec ses dimensions futuristes, 100 m de profondeur et 25 m de large, le projet du viaduc ou le Trans-Rhummel suscite les curiosités les plus folles. Retenu officiellement par le ministère des Travaux publics après la dernière audition du président de la République, il deviendra l'un des projets structurants phares de la ville de Constantine mais aussi l'un des sujets favoris du wali. Ce dernier ne ratera pas la moindre sortie pour s'étendre sur tel ou tel détail comme pour peaufiner toujours une œuvre d'art aux esquisses encore vagues. Alors que le bureau d'études chargé de profiler le projet sera connu incessamment après l'appel d'offres international lancé depuis quelques semaines, le simple citoyen constantinois n'en saura pas davantage sauf une maquette qui demeure aussi floue qu'imaginaire. La chose ne semble pas perturber outre mesure la quiétude des habitants des sites qui devront être touchés par l'ouvrage. Peut-être que la question n'est pas d'actualité pour le moment mais dans cinq ans, on risquera de vivre d'autres polémiques sur des démolitions et des expropriations autant que celles connues durant le feuilleton du tramway. Toujours à l'état virtuel, le huitième pont aura à bouleverser l'espace dans toute l'étendue située entre la place des Nations unies plus connue par El Fedj, jusqu'aux hauteurs d'El Mansourah. Des quartiers à l'image de ceux de Bentellis, le Chalet des pins, l'avenue de Roumanie risqueront, un jour, de ne pas avoir leur raison d'être alors qu'une déviation du cours du Rhummel et une délocalisation de la gare routière est ne seront pas à écarter. Avec 17 milliards de dinars pour un ouvrage qui risquera de bouffer encore plus et durer plusieurs années, le viaduc sera le premier projet pharaonique du XXIe siècle à Constantine.