L'absence de gynécologues au service de la maternité de l'EPH Mohamed Boudiaf de Relizane perdure depuis trois ans. Cet état de fait crée des situations inextricables pour les parturientes qui y sont admises. En effet, en dépit des efforts déployés jusque-là, la plus importante structure sanitaire de la wilaya demeure paralysée par ce déficit. Même les conventions signées avec les obstétriciens des EPH de Mazouna et Oued R'hiou n'ont pu atténuer les souffrances dans ce pavillon. De l'avis de tous les avertis, ce problème est «une honte» pour les responsables du secteur et «une humiliation» pour toute une population locale, soit près de 100 000 âmes. Cet établissement hospitalier a connu, ces dernières années, une importante opération de lifting et de réaménagement ayant englouti une colossale somme d'argent et le pavillon de la maternité a eu la part du lion dans cette réhabilitation, seulement cette aile a vite perdu son âme. C'est ce que nous a signifié Djillali, un ex-employé dudit établissement : «Est-il admissible de voir un aussi important service géré par des sages-femmes ou des accoucheuses ?» Cette situation confuse n'a pas manqué de soulever le courroux chez les habitants souvent contraints à des évacuations sur les cliniques privées où la simple admission leur revient à 70.000 DA. «Je ne comprends pas comment on gère cet EPH» s'est demandé un jeune qui a affirmé que sa femme a vécu le calvaire avant qu'il ne la transfère vers une clinique privée à Mostaganem. «Je pense que les responsables de la santé sont appelés à réunir tous les moyens utiles (humains et matériels) pour assurer au citoyen une meilleure prise en charge», a-t-il ajouté. Devant cette crise qui perdure, les responsables de l'EPH ont opté pour les évacuations vers les hôpitaux de Oued R'hiou ou de Mazouna où cinq gynécologues sont en exercice (trois à Mazouna et deux à Oued R'hiou). Cela dit, une aussi importante wilaya comme Relizane où vivent plus de 160 000 âmes ne compte que 5 médecins gynécologues. Autant dire qu'il s'agit là d'une faible couverture en cette importante spécialité.