Le Forum international de l'énergie (IEF15), qui se tiendra cette semaine à Alger, intervient dans un contexte particulier marqué notamment par une grande instabilité du marché pétrolier suite à la chute des prix du pétrole. Depuis l'IEF14, tenu en 2014 à Moscou, la scène énergétique mondiale a évolué de façon spectaculaire avec des conséquences à court et long termes. En effet, depuis juin 2014, les prix internationaux du pétrole ont été divisés par deux en raison essentiellement d'une croissance économique mondiale faible et d'une surabondance de l'offre. Cette situation a engendré une diminution considérable des revenus des pays exportateurs de pétrole et une réduction des investissements pétroliers à des niveaux faibles, avec des risques d'une baisse des approvisionnements à moyen et long termes. De même, le marché du gaz naturel a connu une évolution baissière en raison de la grande capacité de production, notamment pour le gaz naturel liquéfié (GNL). Dans ce contexte, une grande partie des discussions s'articuleront autour de cette situation du marché mondial des hydrocarbures qui porte préjudice aussi bien aux pays producteurs qu'aux pays consommateurs de pétrole et freine la croissance économique. Il est à rappeler que le dialogue producteurs-consommateurs a été initié en 1991 par la tenue de la première réunion ministérielle de l'IEF à Paris. A cette date, une perturbation de l'approvisionnement causée par la première guerre du Golfe a été décisive pour ce dialogue et a augmenté la prise de conscience des intérêts communs entre les parties. La concertation entre les pays concernés n'a cependant été structurée qu'en 2002, lors de la réunion de Kyoto, sous forme de forum avec un secrétariat dont le siège est installé en Arabie Saoudite. Une charte de l'IEF a été adoptée à Cancun (Mexique) en 2010 pour définir les organes du Forum : la réunion ministérielle (organe suprême), le conseil exécutif et le secrétariat. L'un des produits phares et concrets du forum est le Joint Organisations Data Initiative (JODI), qui représente une base de données sur les marchés de pétrole et de gaz. L'initiative recueille des données provenant de 100 pays sur les indicateurs-clés de l'offre et de la demande de pétrole et d'environ 80 pays sur les indicateurs-clés de l'offre et de la demande de gaz. Elle repose sur les efforts conjugués des pays producteurs et consommateurs, et huit organisations internationales pour fournir des statistiques complètes et durables en temps opportun. D'après ses initiateurs, l'échange de données pour améliorer la transparence des marchés mondiaux de l'énergie est bénéfique pour la sécurité énergétique. Cette concertation vise à favoriser une meilleure entente et une prise de conscience des intérêts énergétiques communs entre les membres du Forum. La quinzième édition, qui se tiendra à Alger mardi et mercredi prochains, réunira outre les ministres, des experts, les représentants des compagnies pétrolières et gazières ainsi que des organisations internationales comme l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et le Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG). Le thème principal de cette édition portera sur la «Transition énergétique mondiale», L'IEF15 devrait aborder concrètement les perspectives pétrolières et gazières, le rôle des énergies renouvelables, l'importance de l'accès aux services énergétiques dans le développement humain et le rôle de la technologie. Dans ce cadre, plusieurs sessions portant sur les grandes questions énergétiques comme les marchés pétrolier, gazier et des énergies renouvelables ainsi que la gouvernance énergétique sont au programme.