Le Sahara occidental est la dernière colonie, en Afrique, occupée illégalement par le Maroc depuis 1975, après le retrait des forces espagnoles. Le royaume du Maroc continue de faire fi des résolutions de l'Organisation des Nations unies en ce qui concerne le Sahara occidental. Malgré une condamnation unanime de la communauté internationale, Rabat a poursuivi, vendredi, la construction d'une route à Alguergarat, région sous contrôle du Front Polisario. La tension est très forte dans cette localité où le Front Polisario et le Maroc maintiennent leurs positions à 120 mètres les uns des autres. La situation peut dégénérer à tout moment. Face à cette énième violation de l'accord de cessez-le-feu de 1991, le président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a prévenu que «l'absence d'une position claire et ferme» du Conseil de sécurité face au non-respect de ses décisions par le Maroc pourrait induire «des développements dangereux» à même de menacer la paix, la sécurité et la stabilité dans toute la région. «L'occupation marocaine a engagé vendredi 23 septembre une opération d'extension d'une partie de la route qu'elle compte réaliser dans la zone tampon», a précisé dimanche le président sahraoui dans une lettre adressée au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Brahim Ghali a précisé en outre que «cette opération qui s'est poursuivie le samedi 24 septembre 2016, ponctuée par le survol d'un avion militaire de la zone concernée constitue un nouvel acte de provocation qui reflète une volonté malsaine de persister dans l'intransigeance et de créer des foyers de tension et de dérapage, en dépit des appels répétés dont celui de Ban Ki-moon à l'arrêt immédiat de toute opération dans la zone tampon». Cette action, a-t-il ajouté, «vise à provoquer une escalade volontaire, car elle constitue une violation flagrante continue de la convention militaire n°1 de l'accord de cessez-le-feu, signé entre le Front Polisario et le royaume du Maroc, sous l'égide de l'ONU». L'ONU perd de son intégrité Le ministre algérien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, avait lui aussi déjà souligné, jeudi dernier à New York, l'urgence de régler le conflit du Sahara occidental en dénonçant les développements négatifs subis par le processus de paix conduit par l'ONU. «Le processus de paix que conduisent les Nations unies au Sahara occidental a subi, cette année, plusieurs développements négatifs (expulsions d'éléments de la Minurso, ndlr). Les Nations unies, et singulièrement le Conseil de sécurité, y ont perdu de leur autorité et le processus de règlement y a perdu de son intégrité», a déclaré M. Lamamra dans un discours prononcé au nom de l'Algérie à la 71e Assemblée générale de l'ONU. «Ces circonstances contrariantes soulignent le besoin et l'urgence de régler ce conflit, conformément à la légalité internationale et au droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», a-t-il affirmé. «Nous voulons croire que les Nations unies seront mises en position d'honorer au Sahara occidental l'un de leurs plus brillants succès en y parachevant scrupuleusement la décolonisation du territoire», a-t-il dit. Le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique occupée illégalement par le Maroc depuis 1975 après le retrait des forces espagnoles. Ce territoire est soumis au processus de décolonisation dans le cadre de l'ONU qui a parrainé le cessez-le-feu entre le deux belligérants (Front Polisario-Maroc). Un processus aujourd'hui en panne en raison du refus du Maroc de respecter ses engagements.