A l'Urbab, aucune note n'est affichée pour informer les travailleurs sur le fonctionnement de cette entreprise. Incroyable mais vrai, les salariés du centre public d'études et de réalisation en urbanisme de Blida (Urbab) ne savent pas qui est leur responsable ! Il y a quelques mois, leur PDG a été installé à la tête de l'établissement de la ville nouvelle de Sidi Abdellah, et ce, avant qu'il ne soit muté à la ville nouvelle de Bouinan. Selon un PV d'installation signé par Abdelmadjid Tebboune, ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Slimani Madani est installé directeur général de l'établissement de la ville nouvelle de Bouinan, le 8 septembre 2016. Mais rien n'est mentionné pour ce qui est de son poste de PDG de l'Urbab ! «On le voit venir de temps à autre dans son bureau, mais personne ne sait quelle est sa fonction au sein de l'entreprise après sa désignation ailleurs ?», s'interrogent des travailleurs de ce centre d'études et de réalisation en urbanisme. Pour eux, l'Urbab est comme un bateau sans navire… «Notre centre va à la dérive, pas de plan de charge, pas de transparence dans la gestion, trop de dépenses inutiles au moment de la crise, et surtout pas de directeur général qui se consacre entièrement à l'entreprise. Slimani Madani peut-il être à la tête de deux établissements publics, franchement on ne comprend rien. On est livrés à nous-mêmes et nos tutelles, qui sont l'Anurb et le ministère de l'Urbanisme, semblent carrément démissionnaires», ajoutent-ils, craignant surtout pour leur avenir. Pour la responsable des recouvrements au sein de l'Urbab, c'est l'anarchie qui règne au sein de cette entreprise. «L'IGF est venu pour enquêter et contrôler, mais aucun résultat pour le moment. Un commissaire aux comptes, qui devait assumer honnêtement ses services, a proposé deux personnes à l'administration pour qu'elles soient recrutées. Chose faite et pas de rapport objectif du commissaire, et c'est logique», insiste-t-elle. Notre interlocutrice nous fera savoir qu'un simple agent au niveau limité s'est retrouvé du jour au lendemain le DRH de l'Urbab, lequel se permet, d'après elle, «de licencier abusivement et semer la zizanie au sein de l'entreprise et faire barrière à l'activité syndicale. A recruter aussi inutilement les proches des responsables. On est à plus de 200 salariés, alors qu'on est en pleine crise financière. Et pour vous dire que l'Urbab a déboursé plus de 100 millions de centimes auprès d'un cabinet privé pour revoir son organigramme, en vain. Nos responsables ont juste jeté l'argent par les fenêtre». A l'Urbab, aucune note n'est affichée pour informer les travailleurs sur le fonctionnement «transparent» de cette entreprise, alors que son site internet est piraté. Les travailleurs de l'entreprise en question interpellent le ministre de l'Habitat pour dépêcher une commission sur place afin d'enquêter sur les nombreux dépassements qui se produisent au sein de l'Urbab et y installer un climat de transparence.Mohamed Benzerga