Des constructions illicites sur les terrasses des bâtiments, des caves transformées en logements et bien d'autres aberrations, tout cela met l'OPGI face à ses responsabilités. Dans des cités de la périphérie de la ville ou encore dans des immeubles cossus du centre-ville, des familles démunies squattent les terrasses des immeubles pour s'y installer et occuper certaines dépendances collectives, allant parfois jusqu'à y élever des abris de fortune. Une pratique illégale en constante croissance. Au niveau d'une seule cité, celle du 17 Octobre 1961 (Ex-Ciloc), des habitants citent une quarantaine de logements illicites construits sur les terrasses des immeubles. Tout porte à croire par ailleurs que les lieux occupés de cette manière ne peuvent l'être qu'avec la complicité des locataires même des immeubles. Un père de famille avec deux enfants à charge avoue s'être installé dans une buanderie sur la terrasse d'un immeuble d'une cité HLM à Sidi Mabrouk avec l'accord tacite des autres locataires. On soutient même que certains versent un «loyer» pour acheter le silence des autres, afin d'occuper des parties communes d'immeubles transformées en logements. Les buanderies ne sont d'ailleurs pas les seuls locaux occupés illégalement, puisque des caves sont également habitées et des vide-ordures dans bon nombre de cités sont transformés en locaux commerciaux. Il ne fait pas de doute que ce phénomène des occupations illégales des espaces communs d'immeubles, ainsi que l'installation de gros réservoirs d'eau ou la démolition de murs porteurs dans des appartements du rez-de-chaussée, occasionnent non seulement des désagréments, mais des risques réels. La surcharge des terrasses avec des constructions illicites menace, selon des experts en bâtiment, la structure elle-même sans parler, disent les locataires, des fils électriques tirés des lignes d'approvisionnement en énergie sans passer par un compteur, qui constituent un danger permanent. Il serait utile de préciser d'autre part que nous avons tenté à maintes reprises de joindre la cellule de communication de l'OPGI de Constantine pour connaître leur position sur ce phénomène et éventuellement le nombre de cas d'occupation illégale enregistrés, mais les responsables de l'office n'ont pas souhaité s'exprimer à ce sujet.