Dès avant la fin de l'expiration des délais impartis aux groupes terroristes pour mettre fin à leurs activités afin de bénéficier des dispositions des lois contenues dans le projet de la réconciliation nationale, le GSPC a tenu à rappeler qu'il n'entendait pas serrer la main que lui tendait le Pouvoir. Au contraire, il s'est mis à multiplier ses attentats, ensanglantant particulièrement la région de Boumerdès. Le mois de mai dernier, il a fait exploser une bombe au centre-ville du chef-lieu de wilaya, blessant 5 citoyens entre policiers et civils de passage. Cet attentat en plein cœur de la ville allait renseigner sur la volonté de l'organisation terroriste de frapper partout. Le 19 juin, soit un peu plus d'un mois auparavant, une bombe artisanale déposée à l'entrée sud du marché de voitures de Tidjelabine avait fait 3 blessés parmi une patrouille de la garde communale. Le 6 juillet, deux autres gardes communaux périront dans l'explosion d'une autre bombe au même endroit. Cet attentat avait été précédé par un autre de même nature au carré des martyrs d'Ammale, au sud-est de la wilaya. Heureusement que ce jour du 5 juillet, où le cimetière devait se remplir de citoyens qui viendraient se recueillir à la mémoire des martyrs, les éléments de la garde communale chargés de l'inspection des lieux avaient redoublé de vigilance pour découvrir l'engin mortel et déjouer l'attentat. Au milieu de ces explosions se glissaient des attentats ciblés et autres rapts suivis de demandes de rançon. Car l'imam du village de M'setas, dans la commune de Keddara, sera assassiné par un groupe d'individus armés vers la fin du mois de juillet et une dizaine de citoyens sera enlevée, surtout dans la région est du département. Les attentats vont se poursuivre, endeuillant des familles entières, en même temps que se traitent des milliers de dossiers de terroristes qui devraient être amnistiés dans le cadre de la loi sur la paix et la réconciliation nationale. Pour ne citer que les attentats les plus meurtriers, il convient de rappeler que le 25 septembre dernier, 2 gardes communaux ont été assassinés à Chabet El Ameur, tandis que trois jours auparavant, ce sont 3 éléments de l'ANP qui avaient échappé de justesse à la mort après l'explosion d'un engin qu'ils s'affairaient à désamorcer. Durant le mois de Ramadhan, les terroristes ont redoublé de férocité pour faire une trentaine de victimes entres civils et militaires, tués ou blessés. Le GSPC ira jusqu'à s'attaquer à un barrage de police à Naciria. Dans un attentat perpétré le 3 octobre, il fera 8 victimes : 3 policiers et 5 civils blessés. Les terroristes prendront la fuite à la faveur de l'obscurité, l'attentat ayant été perpétré vers 22h. Le même jour, une bombe artisanale explosera à Beni Amrane, à proximité du cantonnement de la garde communale. Les coups de filet des services de sécurité dans les réseaux de soutien du GSPC dans les régions de Si Mustapha, Zemmouri et Dellys ne viendront cependant pas à bout de l'hydre intégriste. Une vingtaine d'éléments de réseaux de soutien sera interpellée, près d'une dizaine de terroristes sera neutralisée et d'autres se rendront d'eux-mêmes, mais le GSPC continuera de frapper. En effet, le 4 octobre, 2 membres du GSPC ont été mis hors d'état de nuire dans la région d'Ammale, mais le lendemain, 5 morts seront déplorés dans un faux barrage à Chabet El Ameur. Trois militaires et deux civils. Deux jours plus tard, le GSPC s'est attaqué à un convoi d'explosifs à Tidjelabine, faisant 4 blessés parmi les gendarmes assurant l'escorte. Loin de se calmer, la situation sécuritaire se dégrade d'une manière inquiétante dans le côté est de la wilaya de Boumerdès. Aussi assistera-t-on à une interminable série d'attentats dans les communes de Chabet El Ameur et Bordj Menaïel. Celle-ci avait pourtant été épargnée pendant un bon bout de temps. Les attentats ciblés et autres attentats à la bombe, en plus des faux barrages, y ont fait une vingtaine de victimes, entre morts et blessés. Même le maire de Bordj Menaïel n'échappera pas à cette déferlante, puisqu'il sera victime d'un attentat à l'arme automatique juste devant son domicile. Il a, en fait, été blessé et se trouve depuis plus d'un mois dans un hôpital à Alger. A la veille de l'Aïd, un garde communal a été assassiné dans un faux barrage à Chabet El Ameur, et une journée après la fête se sont deux militaires qui ont été tués à Dellys, à l'extrême est de la wilaya. Et le cycle de la violence continue : hier, une bombe artisanale a explosé à la sortie de la ville des Issers, blessant un passager. Tout cela a lieu pendant que 442 individus impliqués dans le terrorisme se sont fait gracier.