Des centaines d'habitants des régions montagneuses du nord de la wilaya de Mila vivent dans des conditions de totale précarité. Leurs enfants scolarisés ne sont pas non plus dans la tranquillité. Ils sont astreints à un véritable parcours du combattant, en traversant à pied et quotidiennement de longues distances pour rallier leurs établissements scolaires. «Le ramassage scolaire n'atteint pas nos mechtas à cause du très mauvais état des pistes», expliquent des parents d'élèves. Les chemins vicinaux qui desservent des dizaines de régions rurales sont, avons-nous constaté, dans un état de délabrement avancé, qui dénote de la défaillance sociale et les conditions de vie archaïques des riverains. Nous avons, en plus, relevé de visu que les chauffeurs de taxi rebutent effectivement à emprunter ces voies déglinguées pour ne pas dire impraticables. Dans les chaumières arriérées des communes de Chigara, de Tassala Lamtaï, d'Amira Arrès et bien d'autres localités, les montagnards vivent un parfait état d'isolement. Pour la plupart, voire la majorité des campagnards, et faute d'un réseau d'assainissement, le recours aux fosses septiques est l'unique solution qui se présente à ces derniers, qui semblent toutefois ignorer les graves répercussions sur leur santé.