Relégués aux fins fonds des massifs montagneux nord-ouest de la wilaya, le chef-lieu de daïra, Teraï Beinen et ses deux communes, Tassala Lemtaï et Amira Arrès, ont payé un lourd tribut au terrorisme. Une source crédible raconte que vers 1995/1996, l'attaque d'un cantonnement de la garde communale à El Ousta, dans la commune de Amira Arrès, s'est soldée par la mort de deux gardes communaux, alors que 3 autres personnes seront assassinées dans la zone de Boudaoud. Le credo de la terreur, infligée par les hordes obscurantistes dans ces régions montagneuses enclavées limitrophes de la wilaya de Jijel, sous l'emprise alors de la sinistre AIS, était si prégnant que « les terro » se targuaient d'attitrer ces localités de « zones libérées ». L'incendie de l'APC de Amira Arrès et de Tassala Lemtaï, en passant par l'assassinat du DEC de cette dernière commune, sont autant de douleurs et de tragédies qui ont laissé des traces indélébiles dans la mémoire collective des riverains. « Faux barrages, rackets et tueries : le bilan se chiffrerait à plusieurs dizaines de victimes », ajoute la même source. Equipements publics et désenclavement A 25 km à l'ouest de Mila, via le CW 135A, Teraï Beinen, aux 40 000 habitants, est une agglomération au relief montagneux fort accidenté. « Un handicap énorme, qui n'a pas été sans se répercuter sur la cadence du développement, car sur une superficie de 220,80 km2, 91,30 ne sont que des territoires montagneux », a indiqué le chef de la daïra, Azeddine Antri. « A notre arrivée, il y a deux ans, Teraï Beinen était une zone pratiquement vierge, qui pâtissait de l'absence totale d'équipements publics », poursuit-il. En moins de deux années, l'aide et le soutien consentis par le chef de l'exécutif de wilaya afin d'insuffler une dynamique de développement local à la région, se sont matérialisés par l'octroi d'une enveloppe de 25 milliards de centimes. Le programme communal de développement (PCD) a pris en charge diverses opérations relatives à l'assainissement et à l'AEP, nécessitant un montant de 5,1 milliards de centimes, l'aménagement urbain 12,9 milliards et les travaux publics 3,6 milliards. Au chapitre sectoriel, plusieurs tronçons routiers ont bénéficié du revêtement en béton bitumineux : le CW2 reliant Oued El Kebir à la limite Nord de la wilaya de Jijel sur 23 km, le nouveau CW allant de la nouvelle ville dite Bardou aux communes de Amira Arrès et Tassala Lemtaï sur 21 km et, entre autres, le revêtement des 15 km séparant Teraï Beinen et Chigara. Dans le cadre de la coopération avec l'Union européenne, de nombreux projets de désenclavement ont été lancés en direction de toutes les mechtas isolées. « En plus de l'ancien lycée de Beinen, sis à l'ex-CFPA, et un autre à Boughardayene, dans la commune de Amira Arrès, la carte éducative s'est étoffée avec l'acquisition d'importants établissements scolaires, mais surtout d'un nouveau lycée d'une capacité de 1000/300 places, implanté à Beinen-centre et dont l'étude sera entamée au cours du 1er semestre 2008 ». A la faveur des ambitieux projets lancés ici et là, et quoiqu'il reste beaucoup à faire, notamment concernant certains secteurs basiques, tels la santé et les équipements de loisirs et de détente, la daïra de Teraï Beinen a, en un laps de temps très court, enfourché le cheval de l'essor socioéconomique. Les chantiers prometteurs relatifs aux nouveaux sièges de la daïra et de la sûreté urbaine, la réalisation de 220 LSL, 50 LSP, un CFPA en cours, une crèche, une bibliothèque et un complexe sportif de proximité (CSP), en sont l'illustration édifiante.