A la surprise générale, la proposition formulée par la Fédération de football de Djibouti de modifier l'article 13, alinéa 3 des statuts de la Confédération africaine de football (CAF) n'est pas passée. Soumise au vote de l'assemblée générale réunie au Caire le 29 septembre, elle n'a pas obtenu suffisamment de voix pour être validée. Sur les 54 associations affiliées à la CAF, 16 ont voté pour, 33 contre et 5 se sont abstenues. Par ce choix, l'assemblée générale a voté pour le statu quo et le maintien du système en place. Pourtant, tout indiquait que la proposition djiboutienne, qui préconisait que «seules les associations membres sont habilitées à proposer des candidatures à la fonction de président de la CAF. Une candidature à la fonction de président n'est valable que si elle est soutenue par au moins cinq associations membres. Le candidat doit avoir joué un rôle actif dans le football en tant qu'officiel d'une association membre, durant quatre des cinq dernières années ayant précédé le dépôt de sa candidature et a l'obligation de se soumettre au contrôle d'éligibilité», serait adoptée. C'est pratiquement du copier-coller de l'article 27 des statuts de la FIFA que toutes les confédérations sont tenues de respecter. Jeudi, la CAF est passée outre en présence de son invité d'honneur, Gianni Infantino, le président de la FIFA, accompagné de sa secrétaire générale, la Sénégalaise Fatma Samoura. Des membres de la CAF ont voté en faveur du maintien de l'article 18 alinéa 3 (proposé par la Fédération algérienne en 2012) qui précise que «tout candidat aux élections à la présidence de la CAF, outre les compétences nécessaires, devra être ou avoir été membre du comité exécutif de la CAF». C'est une proposition antidémocratique et qui exclut de facto 39 fédérations africaines de la course au poste de président de la CAF, qui reste ouverte aux seuls 16 membres du comité exécutif. Le président de la FIFA n'a pas soufflé mot sur ce qui est en fait une flagrante violation de l'esprit des réformes que la FIFA a initiées après le scandale de mai 2015 qui a entraîné la chute de Joseph Blatter et de son système. Le patron de la FIFA s'est même permis de conseiller aux fédérations africaines de prendre leurs distances avec leurs dirigeants politiques sans que ses hôtes le rappellent à ses obligations envers le continent africain et surtout ses joueurs, qui sont souvent victimes de racisme dans les stades du vieux continent. Ne vient-il pas de mettre un terme au groupe de travail pour la lutte contre le racisme dans le football, sans que les honorables dirigeants de la CAF réunis au Caire ne lui demandent des explications sur le sujet ? Sur ce qui s'est passé jeudi au Caire — rejet de la proposition de football de Djibouti et élection de Kabélé (Guinée) et Kwesi (Ghana) au conseil de la FIFA —, le président de la Fédération sénégalaise a déclaré, après sa défaite : «Il y a une logique de système réelle et implacable.» Il a tout résumé.