Les enjeux économiques du recyclage des déchets industriels ont été le principal thème du Salon international de la récupération et de la valorisation des déchets industriels qui a lieu à la Safex (Alger). La quantité annuelle des déchets industriels en Algérie est estimée à 2 547 000 tonnes, selon une étude de la GIZ, se répartissant comme suit : déchets d'emballage et de plastique environ 1,2 million de tonnes/an, pneus usagés plus 2 millions d'unités/ an, déchets des huiles et des huiles lubrifiantes 110 000 tonnes/an et déchets électroniques, électriques et électroménagers 173 800 tonnes/an. Abdelkader Ouali, ministre des Ressources en eau et de l'environnement, a insisté lors de l'inauguration sur la nécessité de passer à une gestion économique des déchets. «Aujourd'hui, la gestion des déchets se fait de manière administrative, à savoir la collecte et le dépôt des déchets au niveau des décharges, mais il est temps de passer à une gestion économique, car ils représentent une source de richesse», a-t-il souligné, précisant que la valeur des déchets non récupérés (papier, plastique, verre) est estimée à 38 milliards de dinars. Les déchets électroniques connaissent une forte croissance en Algérie en corrélation étroite avec l'explosion de la production et de la consommation sur des cycles d'utilisation très courts, des technologies de l'information et de la communication (TIC). Cette présence massive de produits informatiques neufs, de seconde main et de déchets électroniques en Algérie, est soutenue par la forte croissance de l'utilisation de l'informatique. Il faut savoir que la durée de vie de ce type d'équipement varie entre 2 et 5 ans. La gestion artisanale des e-déchets représente des risques pour l'environnement et la santé de milliers de travailleurs de l'économie informelle et de la population en général. Cependant, une organisation de la filière représente une véritable opportunité, car les déchets électroniques constituent de véritables mines de matières premières secondaires à forte valeur ajoutée. Aucun investissement n'est programmé pour le traitement de ces déchets. Il faut noter qu'à ce jour, on ne dispose pas d'infrastructures de stockage, de dépollution, de recyclage et de valorisation adaptées. Ainsi, ces déchets sont pris en charge par le secteur informel insuffisamment équipé et sans aucune formation pour les gérer dans de bonnes conditions. «La réduction des ressources financières extérieure de l'Algérie nous incite à rechercher de nouvelles voies et de nouveaux moyens pour contribuer à la substitution de la production locale aux importations, pour exploiter au maximum les ressources productives disponibles en Algérie, notamment par la récupération et le recyclage des déchets et pour encourager l'investissement dans les nouvelles activités et la création de nouvelles entreprises», note l'organisateur. L'Agence nationale des déchets (AND) a recensé 88 micro-entreprises spécialisées dans la récupération et la valorisation des déchets en 2015, dont 60 seulement qui sont opérationnelles. Le recyclage s'inscrit dans le cadre d'une économie circulaire et permet de passer d'une logique de gestion des déchets à une logique de gestion des ressources.