Une commission mixte composée de spécialistes du ministère de l'Environnement et des Ressources en eau ainsi que de celui de l'Industrie et des Mines sera installée prochainement en vue d'étudier les dossiers d'investissement en relation avec la récupération et la valorisation des déchets (plastique, verre, papiers...). C'est ce qu'a indiqué, hier, le ministre de l'Environnement et des Ressources en eau, Abdelkader Ouali, en présence du ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, à l'occasion de l'ouverture du Salon international de la récupération et de la valorisation des déchets. Les deux ministres ont insisté sur la nécessité de mettre un terme à la gestion administrative des déchets et d'adopter une approche plus économique. « Le principal message qu'il faut retenir de cette manifestation est celui de tendre à promouvoir l'utilisation et la réutilisation des déchets comme matière première à partir de laquelle on peut développer des activités économiques », a souligné Ouali. Le gisement de déchets industriels est assez important, estimé à plus de 2.547.000 tonnes annuellement selon une étude de la GIZ, dont 1,2 million de tonnes représente les déchets d'emballage et de plastique, plus de 2 millions de pneus usagés, 110.000 tonnes de déchets des huiles et des huiles lubrifiantes et 173.800 tonnes de déchets électroniques, électriques et électroménagers. Sa valorisation constitue la préoccupation des pouvoirs publics. Au niveau du stand de la bourse des déchets, Bouchouareb a appelé à établir une identification de tous les professionnels qui interviennent dans la récupération et la transformation. Il a rappelé les facilitations introduites en matière d'investissement d'autant que ce segment est à fort potentiel de richesse et de valeur ajoutée. Dans ce cadre, Abdelkader Ouali a fait savoir qu'un cadastre des unités industrielles sera bientôt prêt. « Nous visiterons les entreprises industrielles unité par unité, de la plus nocive à la moins productrice de déchets », a-t-il dit. Et d'ajouter que « l'objectif est d'arriver à zéro pollution ». Mai 2017, date butoir pour Tonic Emballage Les deux ministres ont parlé sur le même ton concernant Tonic Emballage. « D'ici à la saison estivale, je ne veux plus entendre parler du problème de rejet ni du retard ni de cette image hideuse. Cela doit être réglé définitivement surtout que ce n'est pas une question de moyens », a averti Bouchouareb ajoutant que Tonic a jusqu'au mois de mai 2017 pour régler ce problème. Pour sa part, Ouali demande à Tonic de « mettre rapidement en place une station de traitement d'eau ». Sur cette préoccupation, le président du groupe Industrie chimique, Adel Derdar, a assuré que Tonic est en passe de conclure un accord avec un partenaire français pour parachever la station d'épuration d'eau d'ici au mois de mai 2017. Au niveau du stand occupé par l'entreprise de récupération des déchets ferreux, Ouali a mis l'accent sur l'impératif de développer l'industrie de la transformation. « Nous exportons des déchets pour les réintégrer par la suite sur le marché intérieur sous forme de matière premier », a-t-il fait remarquer. A noter que cette entreprise escompte clôturer l'année 2016 avec une quantité de 400.000 tonnes de déchets ferreux collectés et entre 20.000 et 50.000 tonnes des déchets non ferreux. Bouchouareb a également préconisé d'augmenter les pénalités infligées, actuellement entre 50.000 et 1 million de dinars, aux industriels qui rejettent leurs déchets dans des périmètres de protection.