Le président de la République a choisi un militant de la mouvance islamique pour diriger la Haute instance indépendante de surveillance des élections. Cette nomination ne sera officielle qu'après l'avis favorable des partis politiques. Hier, le cabinet de la présidence de la République a informé l'ensemble des partis politiques agréés que le chef de l'Etat envisage de nommer Abdelwahab Derbal à la tête de cette instance et leur a demandé leur avis à ce sujet, avant la fin du mois d'octobre. Il est clair que les partis au pouvoir ne vont pas en contresens de la décision du Président, mais que dira l'opposition politique qui a déjà exprimé son rejet pour la création d'une telle instance et revendique la mise en place d'une instance permanente, indépendante, de gestion des élections qui devrait organiser, gérer et superviser tous les scrutins électoraux et les différentes phases qui conditionnent leur préparation. Néanmoins faut-il rappeler que Abdelwahab Derbal est un islamiste qui a fait son entrée politique en 1997, lors de la première élection législative pluraliste. Député, il a été élu sur la liste Ennahda, pour la wilaya de Sétif. Abdelwahab Derbal était le bras droit de Lahbib Adami. Seulement à la fin de son mandat, sa formation politique Ennahda a connu une fissure et s'est scindée en deux tendances avec l'apparition d'El Islah. Abdelwahab Derbal est alors repêché pour occuper des postes-clé au sein du pouvoir. Juriste de formation, Abdelwahab Derbal était enseignant universitaire avant d'opter pour la politique et exercer successivement les fonctions de ministre chargé des Relations avec le Parlement et de conseiller à la présidence de la République. Par la suite, il a dirigé le Bureau de la Ligue arabe auprès de l'Union européenne à Bruxelles. M. Derbal a, également, été ambassadeur d'Algérie en Arabie Saoudite jusqu'au printemps de cette année. Le communiqué de la présidence de la République est revenu sur les objectifs visés à travers la mise sur pied de l'instance. L'article 194 de la Constitution a créé une Haute instance de surveillance des élections qui «veille à la transparence et à la probité des élections présidentielle, législatives et locales et du référendum, depuis la convocation du corps électoral jusqu'à la proclamation des résultats provisoires du scrutin». Cette même disposition précise notamment que la Haute instance est «présidée par une personnalité nationale nommée par le président de la République, après consultation des partis politiques».