Le recrutement par voie de concours de 28 000 enseignants et le recours à la liste d'attente pour dénicher plus de 33 000 autres professeurs n'ont finalement pas suffi pour faire face au manque d'enseignants. Le ministère de l'Education nationale fera appel aux contractuels pour combler le manque en enseignants, généré notamment par les départs massifs en retraite anticipée. C'est la solution annoncée lors d'une réunion, tenue hier, entre la direction des ressources humaine et les représentants des parents d'élèves. Le recrutement par voie de concours de 28 000 enseignants et le recours à la liste d'attente pour dénicher plus de 33 000 autres professeurs n'ont finalement pas suffi pour faire face au manque d'enseignants qui perturbe le bon déroulement de l'année scolaire. Même si le nombre officiel n'est pas encore dévoilé par le département de Nouria Benghebrit, les syndicats estiment que le nombre des postes vacants est «énorme». Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) parle d'un million d'élèves à qui il manque au moins un enseignant, et une estimation nationale de 10 000 postes. «Le ministère a décidé de prolonger l'offre de recrutement à travers la liste d'attente nationale, issue du concours d'avril dernier», affirme M. Meriane, coordonnateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et du technique (Snapest), ayant pris part à une de ces rencontres. Le recours aux effectifs contractuels est inévitable, expliquent les représentants des enseignants contactés hier. «Les directeurs d'éducation ont été instruits pour trouver les mécanismes et remédier au problème du manque d'enseignants, en favorisant le recrutement à travers la liste issue du concours et si nécessaire faire appel aux contractuels ayant déjà occupé ces postes», explique Idir Achour, porte-parole du CLA qui a toujours défendu le maintien des contractuels pour ne pas pénaliser les élèves. Afin d'éviter que le conflit ministère/ contractuels ne resurgisse, le Cla préconise l'ouverture d'un concours interne pour l'intégration de ces effectifs, en prenant en compte le niveau de ces enseignants et leur expérience. A rappeler que le ministère a compté, en août 2016, un total de 30 584 départs à la retraite enregistrés pour les enseignants, dont 93% de départ à la retraite anticipée (28 465) et le reste (7%) qui ont atteint l'âge réglementaire à la retraite (2119). «Cette affluence vers la retraite anticipée touche notamment les enseignants qui ont atteint des grades supérieurs, comme les professeurs formateurs», souligne un responsable du ministère de l'Education. Ces départs massifs s'expliquent par la décision du gouvernement d'amender le code du travail et supprimer la retraite anticipée.