Assurer 36 semaines de cours, comme prévu dès la rentrée des classes, ne serait pas réalisable, notamment avec le manque flagrant d'enseignants. Le besoin exprimé, quelques jours après la rentrée scolaire, est de plus de 30 000 enseignants, d'après les estimations du département de l'éducation nationale. Interpellé, ce dernier a recouru aux listes d'attente relatives au concours de recrutement des enseignants, organisé en avril dernier. «Sur les 140 000 candidats reçus au concours national organisé le 30 avril, 28 000 postes en compétition ont été pourvus et le reste des candidats reçus sont inscrits sur la liste d'attente», a rappelé, jeudi, le secrétaire général du ministère, Abdelkrim Belabed. Cela, tout en soulignant qu'un concours est lancé dans ce sens pour les 7000 postes vacants. Néanmoins, cette solution, considérée par certains comme «bouée de sauvetage», ne va sûrement pas combler le déficit énorme, évalué par d'autres parties à plus de 40 000 enseignants. Soucieux et inquiets à la fois, les parents d'élèves veulent apporter leur contribution pour faire face à ce problème qui entrave la scolarité de leurs enfants. Face à cette situation qui commence à se faire ressentir, Ahmed Khaled, président de l'Association nationale des parents d'élèves (ANPE), avance quelques suggestions pour assurer une année scolaire normale, à commencer par l'application de 36 semaines de cours par an. Mais avant de détailler cette solution, notre interlocuteur évoque les causes de ce problème. Parmi lesquelles, les départs massifs en retraite anticipée. D'ailleurs, c'est ce qui a été affirmé par le SG du ministère qui précise que 93% des départs à la retraite dans le corps enseignant sont des départs à la retraite anticipée. «Le nombre total de départs à la retraite pour les enseignants relevant du ministère de l'Education nationale arrêté au 31 août 2016 est de 30 584, dont 93% sont des départs à la retraite anticipée», a-t-il estimé. La contrainte de la distance soulevée par les candidates au dernier concours qui représente 70% des lauréats est l'autre facteur évoqué par Khaled. «Beaucoup d'entre elles (nouvelles enseignantes) ont abandonné leurs postes à cause du problème de l'éloignement», dit-il. Sans oublier, ajoute-t-il, les quelque 6000 enseignants (proviseurs, inspecteurs ou directeurs) ayant été promus, dernièrement, aux postes de cadres administratifs. Pour résorber ce déficit, le président de l'ANPE propose le règlement du problème d'hébergement pour les nouveaux enseignants orientés loin de leur lieu de résidence. Le mode d'emploi, selon lui, réside dans un travail de coordination entre les ministères de l'Education et de l'Intérieur pour leur assurer l'hebergement (logement). Ou, préconise-t-il, l'attribution de primes, notamment pour ceux orientés hors wilaya. «Cette prime leur permettra de louer un appartement», soutient Khaled. Le retour au système de contractualisation mais avec réserves (CDD sans promesse d'intégration) est une solution que propose notre interlocuteur. Et de conclure qu'une décision politique s'impose, en vue de retenir, au moins pour 2 ou 3 ans, les enseignants demandeurs de départ à la retraite anticipée.