Près de 60% des enseignants issus du dernier concours de recrutement n'ont pas rejoint leur poste», s'alarme l'Association nationale des parents d'élèves. Selon le président de cette association, Khaled Ahmed, qui s'est confié hier à El Watan, plus de la moitié des enseignants qui ont réussi aux différentes étapes du concours de recrutement d'avril dernier n'ont pas pris leurs fonctions en raison, notamment, de l'éloignement des établissements où ils ont été affectés. Le phénomène touche les 48 wilayas et risque de constituer un obstacle majeur pour le début effectif des cours à travers le pays. Ces absences s'ajoutent à celles engendrées par les manques habituels en enseignants de français et de maths qui caractérisent depuis des années le secteur. «Même si nous ne possédons pas encore de chiffres pour évaluer le manque en enseignants, nous pouvons affirmer à présent, selon les constats de nos représentants locaux, que toutes les wilayas sont concernées», explique le même représentant qui attend le résultat de la mesure prise par le ministère de l'Education nationale consistant à puiser dans la liste d'attente des enseignants issus des épreuves écrites du concours. La ministre a instruit les services concernés pour puiser dans la liste des 148 000 candidats ayant été reçus aux épreuves écrites du concours, dont 28 000 ont été affectés. Selon la moyenne obtenue, ils peuvent donc constituer une source de recrutement direct pour les postes budgétaires qui se sont libérés soit suite aux départs à la retraite, soit à travers les nouveaux postes créés après la réalisation de nouvelles structures. Le Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest) émet les mêmes craintes. Le recours à la liste d'attente ne posera aucun souci pour ce qui est des postes budgétaires vacants, puisque le ministère envisage une titularisation directe après une période de stage. Le syndicat redoute les conséquences du recours à la même liste pour la contractualisation : «Nous serons face à un autre casse-tête complexe. Comment gérer le devenir de ces contractuels qui remplissent les mêmes conditions que ceux affectés à des postes permanents ; le secteur risque de se heurter dans quelques mois à un conflit avec les contractuels en l'absence de dispositifs de recrutements plus souples», explique M. Meriane, qui rappelle que le non- respect de la réglementation régissant l'emploi et le recrutement à travers la rigueur de l'application des contrats et la mauvaise gestion ayant caractérisé ce segment de l'éducation des années durant risque encore d'avoir des conséquences fâcheuses. Le syndicaliste appelle à la révision des dispositions de recrutement des contractuels à travers la définition du profil de ce type de recrues et la garantie de ces droits avec obligation de résultat, explique notre interlocuteur.