Lorsque j'ai fondé mon blog «journal d'un rebelle», j'ai senti que j'étais affranchi de toute tutelle et que je pouvais donner libre cours à mes opinions. Personne ne peut interrompre ma parole et personne ne peut me confiner dans un moule fait de paroles et d'idéaux incarnés par des personnages considérés par certains comme leur exemple ultime. Ceux qui vous confrontent par des paroles empruntées aux autres ne savent pas qu'ils ont inconsciemment arrêté de réfléchir et sont devenus par la force des choses un canal de communication entre l'auteur des paroles et moi. Chose que je refuse, comme je refuse d'ailleurs de revenir en arrière et puiser dans les siècles passés et révolus. Car ce passé est fait de contradictions et de fantasmes oscillant entre vérités et imaginations. Personne n'a le droit de m'accuser de mécréance ou d'athéisme. Je refuse de concéder mon statut de défenseur d'idées à celui d'une identité. La raison d'être de mon blog n'est ni celle de persuader, d'invalider ou de réfuter l'idée des autres. Mon objectif premier est de susciter la réflexion à travers le doute et le questionnement. En somme, il s'agit pour moi de défendre les libertés, toutes les libertés. A savoir : les libertés de pensée, de culte et de sexualité dans une société cantonnée dans des opinions et des idéaux qui ne sont pas les siennes. Si nous regardons notre société algérienne telle qu'elle est, le constat est amer. Nous n'avons pas pu, depuis l'indépendance, bâtir une société moderniste et cultivée. Le sang des Algériens coule et continue de couler suite à des conflits armés, des assassinats, des tortures auxquels il faut ajouter tous ces phénomènes de violence qui gangrènent la société, dont les manifestations sont visibles dans la famille, dans la rue et même dans les stades de football. Tout cela a deux raisons : l'extrémisme et l'absence de dialogue. La religion a été hissée au-dessus de l'homme - qui est devenu par ricochet secondaire dans la société - et domine ainsi ses pensées. Il a acquis ainsi la certitude du bien-fondé de son passé, présent et futur. Il se voit aussi le plus noble des hommes car promis au paradis et absous de tout péché. Il pense benoîtement que le bien est une notion exclusive à sa religion. Par paranoïa, il croit à la conspiration mondiale et il cultive donc la haine envers le judaïsme et les autres religions. Tout cela nous mène à la question de la nécessité de rendre à l'homme la place qui lui sied et faire de la religion une croyance personnelle. Il est plus qu'urgent de s'affranchir de toutes ces idées reçues et d'abolir le fanatisme, et ce, sans abandonner nos coutumes et us. Car l'enjeu principal est de libérer les consciences, inciter à la réflexion, pousser au doute et promouvoir la critique afin de construire l'être de demain et bâtir une société libre de toutes les tutelles, notamment religieuses. Une société qui respecte la femme en tant que telle. Mettre en place une Constitution qui garantit toutes les libertés et qui abolit la notion de «L'islam religion d'Etat» et la remplacer par «La religion est une affaire personnelle». Mon rêve est aussi de bâtir une école qui forme des citoyens tolérants, critiques et respectueux des avis et croyances des autres. Mon rêve est aussi celui de voir mon pays regorgé d'artistes, d'intellectuels, de romanciers et d'érudits. C'est ainsi que nous construirons l'Algérie de demain. Mon blog m'a permis d'exhaler mes opinions, mais je ne m'arrête pas là. J'écris un roman dans lequel j'exprime la problématique des libertés en Algérie et j'ambitionne de mettre en son et images le quotidien de ce jeune rebelle qui évolue dans une société faite d'injustice, de violence et d'ignorance.