Dans le programme d'action 2006 de l'EGPFC, une enveloppe de 119 millions de dinars a été dégagée pour la réalisation, l'extension ou l'aménagement de 5 cimetières, selon le directeur général, Ahmed Djakhnoun. Concernant la réalisation du cimetière de Djenane Sfari, sis à Birkhadem, dont la superficie s'étale sur 6,5 ha, celle-ci a été achevée en attendant la création d'un cimetière à Dély Ibrahim (les Grands Vents) de 8 ha, dont les travaux vont bientôt démarrer ainsi qu'un autre situé à Gué de Constantine dont l'étude de faisabilité a été ficelée, selon le directeur général. Il est à relever également que le cimetière El Kettar, qui occupe une surface de 18,30 ha, se trouve saturé. Celui-ci fera l'objet d'un aménagement, mais pas d'extension qui permet, faut-il souligner, de libérer les allées encombrées de 1200 tombes. « L'opération est délicate, dira notre interlocuteur, dans la mesure où l'exhumation des corps demeure subordonnée à l'acceptation de la famille du défunt, d'une part, et le terrain vers lequel devraient être transférées les dépouilles ne répond pas aux normes, d'autre part, selon une étude effectuée par le Cneru. » « Il est devenu extrêmement difficile de se frayer un chemin au milieu du cimetière El Kettar, lors des jours de grande affluence, surtout le versant dit la Bridja, à cause des tombes qui engorgent le passage », nous dit une vieille femme venue se recueillir auprès des siens. Signalons que lors de la décennie noire qu'a connue le pays, l'anarchie a régné en maître absolu dans une bonne partie du cimetière El Kettar. Certains ont usé de passe-droits pour « ouvrir » des tombes à leurs défunts, supprimant de fait les escaliers qui serpentent le lieu sacré. Par ailleurs, si les cimetières de Ben Omar et Aïn Benian ont connu une extension, ceux de Hammamet et Bab Ezzouar font l'objet d'une opération similaire. D'autres travaux de réhabilitation sont prévus dans l'enceinte du cimetière israélite sis à Bologhine qui s'étale sur 3,5 ha, le cimetière chrétien du boulevard Bru (le Golfe) et Sidi Lakehal (Ben Aknoun). Sacrilège des lieux Rappelons que la période antérieure à 2000 où ces lieux sacrés faisaient l'objet d'actes de profanation, la tendance a plus ou moins baissé, apprend-on. Une virée dans ces lieux édifie le quidam sur l'état de dégradation qui donne et le haut-le-corps et le haut-le-cœur. Des endroits labourés et jonchés de bouteilles et de canettes de boissons alcoolisées, des tombes complètement ou littéralement endommagées, des épitaphes arrachées. Il faut dire aussi que la tâche de gardiennage n'est pas aisée dans nos cimetières. Certains surveillants nous confient qu'ils se font agresser dès qu'ils osent faire respecter la sacralité des lieux à certains récalcitrants. « Nous nous sommes attelés, dira le responsable de l'EGPFC, avec la sûreté de daïra de mettre un plan d'action pour endiguer ces comportements qui portent atteinte à la sacralité des lieux, mais cela reste insuffisant. Il est regrettable aussi de constater les formes de sacrilège commises par certains citoyens aux antipodes du civisme et de ce que nous inspirent les préceptes de notre religion, notamment les femmes qui, au lieu de venir dans la piété se recueillir sur la tombe de leurs proches, s'ingénient à organiser des encas avant d'abandonner les ordures dans l'endroit-même du site », relève-t-il non sans dépit. Bien que le constat ne soit pas aussi amer, le cimetière chrétien de Bologhine (14 ha) n'est pas en reste. L'opération de surélévation du mur sur le boulevard Omar Lounès n'a pas servi à grand-chose dans la mesure où des bandes de jeunes continuent à investir l'endroit pour venir picoler ou se « shooter » aux côtés des morts.