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«L'Algérie ne pourra recourir qu'aux emprunts extérieurs»
Yassine Benadda. Economiste et président du cabinet de consulting A. M. Experts Djazaïr
Publié dans El Watan le 16 - 10 - 2016

L'avant-projet de loi de finances 2017 a été conçu sur la base d'un baril de pétrole à 50 dollars. Cela signifie qu'aucune plus-value ne sera versée en 2017 dans le Fonds de régulation des recettes (FRR), ce qui augure de la mort programmée de cette caisse, conçue au début des années 2000 pour éviter au pays les contrecoups violents d'éventuels chocs externes. Quelles seraient les conséquences de cette mise à mort du FRR ?
L'épuisement de l'épargne budgétaire, le Fonds de régulation des recettes (FRR), va avoir pour conséquence l'obligation de retourner à l'orthodoxie budgétaire. Le gouvernement devra revenir au sérieux budgétaire pour équilibrer le solde public. Mais avec un déficit budgétaire élevé à environ 15% du PIB en 2016 et à 9% en 2017 (selon le FMI), l'exercice risque d'être périlleux.
En effet, mener une politique d'austérité à «marche forcée» risque de freiner la croissance, d'entraver la création d'emplois et d'augmenter le mécontentement social qui est déjà élevé. Le pays risquerait donc de s'enfoncer dans une crise politique et économique qui conduirait à accélérer les effets de la crise, et par conséquent les déficits. Nous risquons de rentrer dans un cercle vicieux d'une crise économique autogénératrice. Dans ce scénario, le pays risque de s'enfoncer dans une récession, voire même à moyen terme vers une dépression économique qui aurait des conséquences désastreuses sur la vie quotidienne des Algériens en cas d'hyperinflation ou de crise monétaire. Le scénario d'une crise ressemblant à celle de la Russie voire du Venezuela est parfaitement envisageable dans notre pays.
Comme dans ces pays, la crise actuelle n'est pas seulement une question de conjoncture, elle est structurelle. Elle vient de notre dépendance critique aux hydrocarbures, de l'inefficacité des institutions, du manque de réformes, de l'augmentation continue des budgets militaires. Il est donc vital de réformer le pays dans son ensemble et de s'attaquer de façon sérieuse aux subventions inefficaces, inéquitables et coûteuses. Mais de telles réformes nécessiteraient en parallèle de mettre en œuvre des dispositifs de transferts monétaires à destination uniquement des plus défavorisés. Cela permettra d'accentuer le rythme de réduction du déficit en l'adaptant aux réalités du pays.
Le FRR a été dévié de sa vocation initiale. Pour combler les déficits budgétaires de ces dernières années, les gouvernants ont fait appel au FRR dont les ressources s'épuisent ainsi plus tôt que prévu. L'endettement extérieur sera-t-il l'alternative inévitable au FRR pour financer le déficit ?
Compte tenu du manque de réformes, de la difficulté de revenir à l'équilibre budgétaire à court terme et l'incompatibilité d'utiliser les réserves de change à cause de l'indexation partielle de la valeur du dinar sur les réserves du pays, il est donc certain que les déficits devront être financés par l'émission de nouvelles dettes internes ou externes. Etant donné l'engouement mitigé du dernier emprunt obligataire, il semble évident que l'Algérie ne pourra recourir qu'aux emprunts extérieurs. Mais là encore, la solution n'est pas aussi simple. En effet, il y a un risque pour un investisseur de financer un pays en crise, incapable de se réformer et dont les ressources pétrolières à long terme tendent à baisser et dont la crise pourrait empirer conduisant le pays à faire défaut.
Dans cette situation, l'Algérie risque de se retrouver face à des investisseurs potentiels qui, face à la conjoncture financière du pays, seraient tentés d'augmenter la prime de risque et par conséquent le taux d'emprunt, ou à défaut demander des gages sur des actifs du pays. Dans l'état actuel des choses, un emprunt obligataire de l'Etat pourrait être interprété comme une mauvaise dette. Il faut donc privilégier à court terme les entreprises publiques exportatrices dont la dette générerait de la croissance, des emplois productifs et disposeraient de capacités de remboursement. Malheureusement, seule Sonatrach pourrait répondre à ces critères.
Pour conclure, si l'Etat algérien souhaite se financer dans des conditions acceptables, il n'a d'autre choix que la mise en œuvre d'une série de réformes structurelles ambitieuses et de l'obtention d'un rating souverain.
Pendant plus d'une décennie, le FRR a permis d'accumuler environ 700 milliards de dollars (un solde de 8000 milliards de dinars à fin 2012, à 7600 milliards de dinars en 2013 et à 4400 milliards de dinars en 2014). Ne pensez-vous pas qu'il est déraisonnable de dépenser autant de ressources en trois années seulement ?
Au début de la crise, le gouvernement a fait preuve de déni de réalité coupable. Ce déni pourrait expliquer les difficultés de celui-ci à prendre la mesure et l'étendue de la crise. Entre 2013 et 2015, le FRR a été réduit de 35% environ. A fin 2016, 70% du FRR sera consommé. Durant cette période, le gouvernement a fait preuve d'irresponsabilité et de laxisme budgétaire. Les baisses des recettes budgétaires auraient dû être compensées immédiatement par des baisses concomitantes des dépenses publiques, ou la création d'autres impôts.
Le plus dommageable, c'est que le FFR a été utilisé surtout pour financer des dépenses de fonctionnement qui n'ont cessé d'augmenter malgré la crise. Compte tenu de l'impératif de diversification des ressources, la vocation du FRR aurait dû être redéfinie afin d'avoir à disposition du pays un outil d'investissement qui permettrait la diversification économique par : l'achat de sociétés innovantes, l'acquisition de technologies d'avenir, ou la prise de participations dans de grandes entreprises dans le but de faire fructifier le portefeuille. Sur ce dernier point, la Norvège a réussi durant la période de crise des hydrocarbures à doubler son fonds souverain grâce à la hausse des marchés boursiers. Cette stratégie lui permet aujourd'hui de disposer d'une marge de manœuvre pour combler le déficit budgétaire. En conclusion, l'Algérie est dans une situation difficile parce que la gouvernance économique a été son talon d'Achille.


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