Issus d'une famille d'investisseurs et de promoteurs dans le secteur du tourisme, les frères Necib ont fondé une société éponyme dont la renommée grandit d'année en année. A Biskra, l'hôtel Necib et l'agence de voyage attenante sont des repères connus de tous. Ces deux structures offrent des services et un accueil de leurs clients vantés par tous. Le groupe Necib Tourisme a lancé des projets à Alger, Tipasa, Tindouf et Djelfa consistant à construire des hôtels, des campings familiaux et des centres de repos et de tourisme aux normes internationales. Il ne manque jamais de prendre part aux salons et manifestations visant à promouvoir les produits touristiques nationaux et la destination Algérie. Consciente des défis à relever pour développer le secteur du tourisme en Algérie, cette société finance, en collaboration avec l'Institut maghrébin de management et de tourisme, une école de formation aux métiers du tourisme, laquelle permet aux jeunes d'obtenir des CAP et des BTS homologués par le ministère de la Formation et celui de l'Emploi, en gestion hôtelière, en accueil et réception, en cuisine, confection de pâtisserie et en divers autres filières du secteur touristique en lequel les frères Necib placent tous leurs espoirs, confient-ils. Leurs affaires sont florissantes et les perspectives de développement sont prometteuses partout à travers le pays, «sauf à Biskra où l'on nous met inexplicablement des bâtons dans les roues», relève Djamel Necib, patron du groupe. Il explique que depuis des années, il poursuit le rêve de construire un complexe touristique dans la commune d'El Hadjeb, située à 10 km à l'ouest de Biskra. Cette commune phœnicicole de quelque 12 000 habitants, est connue pour son aile universitaire, son hammam, ses eaux thermales et ses sites sablonneux où se pratique clandestinement la sablothérapie, pratique ancestrale et paramédicale consistant à se recouvrir de sable brûlant pour atténuer les douleurs rhumatismales, les lombalgies, les courbatures chroniques et autres dysfonctionnements musculaires et ostéopathiques. «Nous voulons y implanter un complexe thermale avec des chambres et des bungalows, doté de services dédiées à la sablothérapie qui pourra être pratiquée toute l'année selon des techniques et des études que nous avons réalisées et développées avec des partenaires allemands. Mais à Biskra, il y a toujours quelque chose qui cloche car, après avoir reçu l'aval du Calpiref qui nous a octroyé un terrain de presque 12 ha dans la Zone d'extension touristique (ZET) d'El Hadjeb, obtenu un permis de construire de la commune et satisfait à toutes les conditions administratives, techniques et financières et alors que nous allions lancé les travaux, des habitants de cette commune revendiquant cette parcelle de terrain, ont envahi le site et empêché maintes fois le maitre d'œuvre de lancer le chantier», se désole-t-il. Dynamique, ambitieux et n'ayant point la langue dans la poche, ce jeune investisseur suppute une manipulation d'opposants à son projet qui seraient, selon lui, téléguidés par des personnes intéressées qui voudraient «un pourboire» pour débloquer la situation et permettre que ce complexe touristique soit réalisé. Une alternative qu'il rejette dans le fond et la forme étant donné, dit-il, que toutes les procédures légales ont été menées et qu'il n'existe à l'heure actuelle aucune raison pour l'empêcher de concrétiser ce projet de 172 milliards de centimes à El Hadjeb, laquelle commune bénéficiera, pour ses chômeurs universitaires ou pas, de dizaines de postes d'emploi et d'une recrudescence d'activités ayant des répercussions bénéfiques sur le commerce, le secteur du transport et le développement social et culturel de cette bourgade «où même les instructions du chef du gouvernement, Abdelmalek Sellal, prônant d'encourager les investisseurs dans les secteurs-clés de l'agriculture, de l'industrie et du tourisme et de trouver des sources de financement des projets de développement autres que celles étatiques, ne semble pas être parvenues aux oreilles des responsables administratifs de cette commune et de cette wilaya», fait-il remarquer, en espérant néanmoins que le nouveau wali de Biskra l'aidera à lever les blocages et les obstacles dont son entreprise est arbitrairement la victime. «Sinon, je délocaliserai ce projet vers une autre wilaya ouvrant ses bras à tous les investisseurs dans le secteur touristique. Cela me fera mal au cœur car je tiens à participer au développement et à l'épanouissement de la wilaya de Biskra, mais j'y consentirai car les lenteurs et les obstacles grèvent et érodent les meilleures bonne volontés du monde», menace notre interlocuteur. M. Necib est visiblement abasourdi et peiné par la tournure des choses dans la commune d'El Hadjeb où il aurait cru être reçu d'une autre manière au vu de son apport envisagé pour le développement du tourisme et de la sablothérapie dans la région «pouvant devenir une destination prisée par des milliers de curistes amateurs d'eaux sulfurées et de sable chaud», martèle-t-il.