L'une des plus belles artères du cœur de Sétif, l'avenue Mustapha Benboulaïd qui débute de l'agence du Crédit populaire d'Algérie (CPA) pour déboucher sur la célèbre placette de Bab Besekra, fait aujourd'hui pitié. Les travaux engagés par un particulier, qui ont failli mettre en péril la vie d'autrui, en sont la cause. Ayant touchés les fondations d'une vieille harat, où vivaient de nombreuses familles, dont la vie a complètement basculé, les travaux à l'arrêt depuis une longue période font très mal à ce boulevard, témoin d'une grande partie de l'histoire de la ville. Située en face de la célèbre école laïque (actuellement Amardjia Abbas) qui a vu passer de nombreuses générations de Sétifiens, la balafre n'offusque apparemment personne parmi les responsables. Le citoyen lambda est cependant, irrité par un tel décor. «Après la périphérie qui agonise, la déliquescence s'installe désormais au centre-ville. La plaie du boulevard Benboulaïd interpelle les autorités locales devant prendre les mesures pour non seulement réhabiliter, mais aussi préserver et protéger ce lieu où une partie de l'histoire de la ville et du pays a été écrite. Il est de notre devoir de tirer la sonnette d'alarme afin que les responsables concernés viennent au secours de ce patrimoine pour lequel des hommes et des femmes se sont sacrifiés», fulminent des anciens habitants qui connaissent la valeur du boulevard et plus particulièrement l'espace détérioré. Il convient de souligner que l'amas de ferraille et le reste d'une bâtisse à moitié démolie se trouvent à proximité de l'ex-limonaderie Sarmouk, en face de l'ex-pharmacie Ferhat Mekki Abbas, de l'agence de la Banque nationale d'Algérie (BNA), non loin du monument aux morts et d'autres institutions. Informées, les autorités observent un silence radio intriguant. Comme un malheur n'arrive jamais seul, le phénomène des carcasses de maisons délaissées par des propriétaires ne mesurant pas le préjudice causé à l'environnement, des riverains les ont transformés en dépotoirs. Encouragée par le mutisme des gestionnaires de la cité, la navrante situation n'épargnant aucun quartier est plus préoccupante à Langar, Cheminot, Bonmarché, pour ne citer que ces quartiers du centre-ville qui tombent en ruine. Interpellées, une fois de plus, les autorités locales vont-elles y mettre le holà ? La question attend une réponse.