Une quarantaine de souscripteurs au projet des 300 logements de type LPA (logement promotionnel aidé) à l'UV20, dans la ville d'Ali Mendjeli, confié à la promotion immobilière SAFA Sofapic, se sont rassemblés, hier matin, devant le cabinet du wali, pour dénoncer le retard accusé dans les travaux de leurs logements. Les protestataires estiment que la situation est de plus en plus embrouillée, suscitant inquiétudes et interrogations. Mais le plus aberrant dans cette affaire nous a été révélé par Rabah Chieb, représentant des souscripteurs. «Le promoteur n'est pas agréé par l'Etat et il n'a pas de permis de construire de ce projet. C'est un fait que nous venons d'apprendre lors d'une réunion tenue il y a une quinzaine de jours avec le concerné en présence du secrétaire général de la wilaya. En étudiant le dossier du projet, il s'est avéré que ce promoteur n'a pas d'agrément ! Le secrétaire général lui a demandé de régulariser sa situation dans un délai de huit jours afin de prendre en charge les travaux du projet. C'est une chose que nous n'arrivons pas à croire», a précisé le représentant des souscripteurs. Sur quelle base a-t-on attribué la réalisation des logements à ce promoteur ? «Nous nous sommes inscrits dans ce programme LPA en 2011. Aucun avancement des travaux n'a été constaté sur le chantier. En octobre 2014, après une attente d'environ 4 ans, le promoteur nous a convoqués pour payer les redevances de la première tranche, estimées à un million de dinars», rappelle M. Chieb, en affirmant que ce promoteur a exercé des pressions sur eux pour qu'ils paient cette tranche. «Il nous a même menacés de nous exclure de la liste des bénéficiaires en cas de non-payement», indique-t-il. Mais ce qui est sidérant, d'après les dires des protestataires, c'est le fait que le paiement a été effectué sans qu'il y ait une signature d'un contrat de vente sur plan (VSP), comme le prévoit la réglementation. «Nous avons tout fait pour nous procurer cette somme. Au moment du paiement, nous avons constaté que l'opération a été faite sans qu'il y ait la signature du VSP. Suite à nos réclamations, le promoteur nous a promis la signature des contrats dans une semaine. Deux ans après, aucun contrat n'a été fait et même les travaux du projet n'ont pas atteint un taux de 10%», dénoncent-ils. Les plaignants en colère n'ont pas manqué d'accuser l'administration de complicité. D'après leurs affirmations, ils ont saisi en janvier 2015, le directeur du logement qui est chargé du suivi de ce genre de travaux, mais ce dernier a négligé toutes leurs réclamations et «il a fermé l'œil sur les dépassements du promoteur».