Selon le FMI, le prix du pétrole «devrait se maintenir à un niveau faible», soit dans une fourchette oscillant entre 51 et 56 dollars le baril, d'ici à 2020. Compte tenu de la conjoncture économique mondiale et régionale délicate, l'Algérie doit s'attendre, durant les trois ou quatre années à venir, à passer par une situation des plus difficiles. Un rapport publié, hier, par le Fonds monétaire international (FMI) s'est intéressé aux perspectives économiques de la région Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan (Moanap) en relevant notamment les défis auxquels les pays de cette zone devront faire face ces prochaines années. Selon le rapport, la chute des prix du pétrole et les conflits en cours dans certains pays de la région continuent de peser sur les perspectives économiques de l'ensemble de ces pays, dont l'Algérie. Malgré de récentes augmentations, le prix du pétrole, qui constitue le principal déterminant des perspectives des pays exportateurs de la région, «devrait se maintenir à un niveau faible», soit dans une fourchette oscillant entre 51 et 56 dollars le baril, d'ici à 2020. Dans le détail, le FMI prévoit pour l'Algérie un «ralentissement sensible» de la croissance hors hydrocarbures. «Après des pics proches des 7% sur la période 2006-2015, elle devrait être légèrement inférieure à 4% en 2016. Par la suite, entre 2017 et 2021, la croissance du PIB réel non pétrolier ne devrait pas excéder les 3%», lit-on dans le rapport. Les tensions sur les prix devraient encore s'accentuer cette année, «en partie du fait du repli du dinar et de l'augmentation des prix intérieurs de l'énergie, avant de s'atténuer», souligne le même rapport, qui prévoit, par ailleurs, un taux d'inflation de 4,8% en 2017, contre 5,9% pour l'année 2016. En matière de maîtrise budgétaire, tout en relevant des avancées dans «l'assainissement budgétaire», le FMI prévient qu'il reste beaucoup d'efforts à faire afin de parvenir à placer les finances publiques sur des bases plus solides. «Les pays exportateurs de pétrole avancent dans l'ajustement de leur position budgétaire, mais il reste beaucoup à faire», indique le rapport. Certains pays de la région, comme l'Algérie, ont annoncé des plans «visant à accélérer la diversification des activités économiques hors du secteur pétrolier», souligne le FMI, mais ces plans «doivent se traduire en réformes concrètes et être mis en œuvre rapidement», suggère-t-il. Et de recommander la mise en place de politiques «en faveur des entreprises pour créer des emplois qui permettront d'absorber une main-d'œuvre en rapide croissance». Les autorités doivent rester globalement «attentives aux risques pesant sur la stabilité financière, étant donné la raréfaction des liquidités et le risque de détérioration de la qualité des actifs bancaires», conclut le rapport du FMI.