La commune de Beni Maouche ne sait que faire de ses déchets. Depuis l'abandon, voilà des années, de l'ancienne décharge sous la pression des citoyens, les ordures règnent en maîtres des céans. La quête désespérée des responsables de la municipalité, d'un site de remplacement pour l'entreposage des déchets ménagers, a débouché sur un flop. En effet, nous informe-t-on, une localisation de terrain pour l'implantation d'une décharge contrôlée a été opérée en 2015. Néanmoins, des oppositions en ont obéré la concrétisation. «Le site retenu se trouve à deux kilomètres de l'habitation la plus proche. D'ailleurs, tous les services de l'Etat ont donné leur caution», plaide M. Loudjani, le maire de Beni Maouche, qui juge les oppositions «infondées». Le dossier est, à présent, sur le bureau du wali, dont il est sollicité l'arbitrage. Pour autant, les responsables de l'APC ne désespèrent pas de trouver un terrain d'entente en misant sur le travail de sensibilisation. «Par l'entremise d'actions de proximité menées au plus près du citoyen, nous avons bon espoir de faire bouger les lignes, en faisant prendre conscience de l'impact majeur de ce projet», dira le P/APC. Pour l'heure, nous confie le maire, la collecte et l'enlèvement des ordures sont limités aux seules institutions publiques et certains quartiers du chef-lieu de la commune. Ailleurs, partout ailleurs, les immondices s'entassent dans des dépotoirs sauvages qui pullulent aux quatre coins de la commune. Les bas-côtés des routes, les précipices, les vallons et les cours d'eau sont autant d'exutoires croulant sous des monticules d'ordures. Villages et hameaux s'enlisent dans leurs déjections fangeuses, aux effluves malodorants. «Parfois, dans un même village, on compte plusieurs dépotoirs implantés anarchiquement. Pour réduire un tant soit peu le volume des déchets, on recourt souvent à leur incinération. Cette solution n'en est pas une, à bien y regarder, car elle génère plus de problèmes qu'elle est sensée en résoudre», rapporte un retraité du village Ath Adjissa. Un autre citoyen du village Ath Boudjala fait état du même décor hirsute et répugnant. «Les ordures et les mauvaises odeurs sont partout. Cette cohabitation insolite nous empoisonne la vie» clame-t-il. Bien des citoyens de Beni Maouche tiennent à alerter sur les conséquences de la dégradation de leur cadre de vie et les risques que fait peser cette pollution sur leur santé. «Va-t-on attendre que l'irréparable se produise pour daigner réagir ?», s'interroge, inquiet, un habitant du village Aguemoune.