Les préoccupations à l'égard de la participation des pays hors Opep à l'effort de stabilisation du marché pétrolier sont croissantes, malgré les déclarations du président russe, Vladimir Poutine, qui avait annoncé «la volonté de son pays de coopérer avec l'Opep pour redresser les cours». C'est ce que pense le site d'information électronique américain, spécialisé dans le pétrole, Oil Price, qui s'est intéressé, dans un article publié en ligne, au rôle de l'Algérie dans les dernières discussions de l'Opep à Alger. Tout en relevant que «l'Algérie a réussi grâce à ses relations de longue date avec l'Arabie Saoudite et l'Iran à rapprocher les deux antagonistes pétroliers, connus pour leur différend au sein de l'Organisation», Oil Price revient sur les difficultés que rencontrera l'Opep pour mettre en œuvre l'accord de plafonnement de la production pétrolière du fait que l'engagement de la Russie n'est toujours pas considéré comme acquis. Le média explique que «des responsables pétroliers russes, à l'instar d'Igor Setchine, vice-président de Rosneft, et du ministre de l'Energie, Alexander Novak, ne partageaient pas l'avis de Poutine sur cette question». Hier, le ministre russe de l'Energie a indiqué, dans une déclaration reprise par Reuters, que son pays «produira 548 millions de tonnes de pétrole l'an prochain, l'équivalent de 11 millions de barils par jour, son plus haut niveau depuis la fin de l'Union soviétique, même si la Russie reste favorable à une limitation de la production mondiale pour soutenir les cours». Premier producteur mondial de brut, la Russie s'attend à ce que les pays de l'Opep trouvent un terrain d'entente pour plafonner la production. Son ministre de l'Energie doit effectuer plusieurs déplacements, dont un en Arabie Saoudite ce week-end, et un à Vienne la semaine prochaine, pour discuter de la question du gel de la production. Il a ainsi déclaré qu'il soumettrait des propositions à son homologue saoudien, ajoutant juger toujours nécessaire un gel de la production, sans plus de précision. Les dirigeants russes se sont prononcés en faveur d'un gel plutôt que d'une réduction de la production, sans préciser à quel niveau. Igor Setchine a déclaré que la Russie avait les moyens d'augmenter sa production jusqu'à 200 millions de tonnes par an, soit quatre millions de barils par jour. Le site électronique Oil Price souligne que la prochaine réunion de l'Opep, prévue le 30 novembre à Vienne, devrait évoquer la contribution russe à la mise en œuvre d'un accord sur un gel de la production, dont le principe a été approuvé lors de la réunion de l'Organisation à Alger. Selon lui, «si la Russie participe à cette réduction, les conséquences seront positives pour toutes les grandes compagnies pétrolières russes et celles des pays membres de l'Opep qui vont largement bénéficier de l'accord d'Alger». Et de conclure : «Le succès de l'OPEP signifierait le retour de la croissance économique dans des pays comme l'Algérie en augmentant la valeur de leur monnaie locale.»