Les indicateurs passent au rouge au chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. La circulation automobile n'est plus qu'une série de bouchons à toutes les intersections, créant des embouteillages sur toutes les artères et durant de longues heures de la journée. Les automobilistes pris dans cet engrenage infernal ont recours à cette ultime solution : éteindre les moteurs. Les rendez-vous sont annulés, la journée à moitié perdue. Il ne reste plus qu'à attendre qu'un génie de la circulation vienne démêler cet incroyable écheveau. Beaucoup d'espoir était suspendu à la mise en service des trois trémies réalisées au centre-ville et à l'ouverture de la rocade sud. La désillusion est totale. La livraison de ces infrastructures n'a rien changé à l'engorgement au chef-lieu. La situation a même empiré et l'expansion du parc automobile ces dernières années n'explique pas tout. Le décalage et l'imprévoyance des autorités locales sont en cause dans la situation actuelle. La direction des travaux publics était satisfaite de livrer dans les délais les trois trémies réalisées sur l'artère principale de la ville. Mais en dehors du fait que cela a supprimé les grandioses marches populaires qui ont fait la réputation de Tizi Ouzou, et bâti son prestige de bastion de lutte démocratique, le centre-ville est devenu impraticable pour les automobilistes ainsi que pour les piétons. Le caractère commerçant du boulevard a disparu avec la multiplication des voies et le rétrécissement des trottoirs. Les entrées et sorties des trémies sont devenues un casse-tête pour les policiers, présents en grand nombre mais totalement impuissants devant les flux croisés des voitures. Les piétons traversent la rue la peur au ventre, obligés de courir pour échapper aux voitures sortant des tunnels. Au lieu et place d'un plan de circulation adapté, les responsables concernés mettent plus d'anarchie dans la gestion des circuits réservés aux centaines de taxis collectifs travaillant au chef-lieu. Des solutions existent nécessairement, encore faut-il que la question soit mise à l'ordre du jour. Dimanche dernier, un conseil exécutif de wilaya était consacré au bilan de la dernière saison estivale. On parlait des quantités de viande et de glaces saisies en juillet et août derniers, mais pour assister à cette réunion assez décalée, il fallait mettre deux heures dans les encombrements pour parvenir au siège de la wilaya.