Un jeune ouvrier, Benabderrahmane Hicham, 30 ans, a été mortellement enseveli, hier matin, au niveau de l'unité Promotion des matières agglomérées (PMA) du complexe sidérurgique Sider El-Hadjar, avons-nous appris de la Protection civile. Le chantier dans lequel la victime activait, relève de Somafer, une entreprise sous-traitante en charge de la réalisation des chemins de fer au niveau de l'usine. «La victime était en compagnie de deux autres ouvriers au niveau d'une tranchée de plusieurs mètres de profondeur, lorsqu'un engin de travaux publics a secoué une importante masse de déblais. Ce qui a généré un éboulement ayant entraîné l'ensevelissement total de l'ouvrier. Alertés, les éléments de la Protection civile de l'entreprise se sont déplacés sur les lieux, sans pour autant arriver à secourir le défunt, qui, avoir été dégagé, n'a pas donné signe de vie. Cet incident a causé également des blessures graves à l'un des ouvriers qui l'accompagnaient», racontent des témoins oculaires. Le cadavre du premier a été déposé à la morgue de l'hôpital Ibn Rochd, et le blessé, dans un état d'inconscience, a été transféré au service des urgences du même établissement. Depuis le début de l'opération de rénovation du complexe sidérurgique d'El Hadjar, entamé fin 2015, plusieurs accidents mortels ont été signalés. En effet, on se souvient en juillet dernier de la mort accidentelle de deux ouvriers étrangers. Activant pour le compte d'une société turque, également sous-traitante, ces deux victimes, âgées de 38 et 50 ans, avaient chuté d'une hauteur de plus de 20 mètres, lorsqu'un passage non sécurisé a cédé sous leur poids. Le drame s'est produit au niveau du même atelier PMA. Un mois après, c'était au tour de quatre autres ouvriers expatriés d'être atteints d'une maladie non identifiée, présentant des symptômes de détresse respiratoire aiguë. L'un d'eux, Victor Manuel Markez Da Silva, 52 ans, a rendu l'âme au service de réanimation de l'hôpital Dorban, relevant du CHU de Annaba. Souffrant de la même pathologie, les trois autres étrangers, également de nationalité portugaise, avaient été hospitalisés. Le dénominateur commun de ces victimes de détresse respiratoire aiguë est la nationalité portugaise et ils travaillaient aussi dans le même atelier, c'est-à-dire au niveau du HF n°2. Ils sont tous logés à l'hôtel Seybouse international de Annaba, ce qui plaide pour une contamination. La dépouille du premier et ses trois compatriotes avaient été rapatriés par leur entreprise. Cela dénote que les conditions de sécurité professionnelles sont négligées dans ce complexe sidérurgique, à l'arrêt depuis octobre 2015.